C’est une déclaration empreinte de colère, de douleur et d’indignation que Firmin Yangambi, ancien prisonnier politique, a livrée ce jour sur ses réseaux. Dix ans de prison, une condamnation à mort, une vie brisée pour lui, le retour médiatique de Joseph Kabila dans l’arène politique nationale est une gifle infligée à l’histoire et à la mémoire des victimes de son régime.
« J’ai combattu Kabila et son système qui ont fini par m’accuser de tentative de renversement de leur régime par les armes. Condamné à mort, j’ai perdu 10 ans de ma vie pour la patrie. » déclare-t-il.
Alors que l’ancien président multiplie les sorties critiques à l’encontre de son successeur, Félix Tshisekedi, Yangambi ne cache pas son amertume :
« Ma douleur double aujourd’hui, que cet individu donne des leçons justifiées à Tshisekedi. »
Ce cri du cœur ravive les plaies de nombreux Congolais qui ont payé cher leur engagement politique durant les années Kabila. Militant infatigable de la démocratie, Yangambi rappelle ainsi que son emprisonnement n’était pas le fruit d’une infraction réelle, mais d’un combat pour un Congo plus juste.
Un passé judiciaire lourd, une actualité politique tendue
Condamné en 2009 à la peine de mort pour détention illégale d’armes et complot contre la sécurité de l’État, Firmin Yangambi n’a cessé de clamer son innocence. Sa libération, intervenue en 2019 sous l’ère Tshisekedi, avait été saluée comme un acte de réparation envers les victimes des procès politiques de l’ancien régime.
Aujourd’hui, alors que Joseph Kabila, privé de ses immunités sénatoriales, revient sur le devant de la scène, Yangambi incarne la mémoire vive d’une époque que certains voudraient oublier trop vite.
“L’histoire ne s’efface pas à coups de discours”, semble-t-il vouloir rappeler.