États généraux de la presse : beaucoup d’appelés et très peu d’élus

« Les médias congolais : Quelles perspectives à l’ère du numérique et des enjeux et défis du développement durable », tel est le thème choisi pour les états généraux de la presse congolaise qui s’ouvrent ce mardi 25 janvier à l’hôtel du fleuve à Kinshasa comme l’a annoncé le Ministre en charge de la communication et médias, Patrick Muyaya :

« Il sera question de dégager des propositions des réformes pertinentes touchant au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d’un moratoire dont les modalités d’encadrement fera l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, à la modernisation des médias publics, aux défis de la presse congolaise« , avait rapporté Patrick Muyaya lors d’une réunion du conseil des ministres tenue au mois d’octobre de l’année dernière.

Les professionnels de la presse ont ainsi leur rendez vous avec l’histoire pour remettre de l’ordre dans une profession qui semble ne plus représenter ce qu’elle est réellement, un secteur où tout premier venu se permet de porter l’étiquette de journaliste et autres qualités dûes aux professionnels des médias.

Un club d’amis

Une commission préparatoire a été mise en place par le ministre de tutelle et sa composition n’a pas laissé indifférents plusieurs opérateurs du secteur.

Certains pensent que le ministre s’est confié plus aux vieux caciques qui n’exercent plus et qui ne maîtrisent pas les enjeux de l’heure:

« On ne fait du nouveau avec du vieux. Il a fait confiance à tous ces vieux qui n’exercent même plus« , s’insurge un responsable de média.

D’autres pensent que Muyaya s’est fait entouré de son cercle fermé d’amis issus de sa génération qui croient tout connaître et apprendre aux autres, le club des « meilleurs » de la presse montante en ligne.

Du côté de l’Union nationale de la presse congolaise, UNPC, les cordons semblent loin de s’accorder entre l’actuel président ad interim, Gaby Kuba, entendu la semaine dernière par la commission de discipline de cette structure pour trahison et faute grave. Celui-ci est accusé d’avoir présenté des personnes qui n’avaient rien avec la presse lors des travaux préparatoires, ce qui lui vaut une révocation.

Les provinces oubliées

Aux dernières nouvelles, l’on apprend que les représentants des provinces ne seront qu’en nombre très réduit dans ces assises de Kinshasa où chaque province n’a eu le droit d’envoyer qu’un seul délégué.

Cette manière de faire n’a pas du tout plu à certains responsables de l’UNPC qui ne comprennent pas pourquoi, avec autant d’argent reçu des partenaires et du gouvernement, que les participants soient tirés à hue et à dia:

 » Ce n’est pas normal qu’avec tout le financement que le Ministre a reçu, puisse réduire aussi sensiblement le nombre des participants« , ne s’explique un responsable de l’UNPC.

Ainsi, s’ouvre les états généraux de la presse congolaise ce mardi 25 janvier à l’hôtel du fleuve à Kinshasa, un rendez-vous de tous les espoirs qui pourraient donner des nouvelles orientations quant à l’avenir du domaine de la communication et médias.

Il faut rappeler que les mêmes assises avaient eu lieu l’année dernière à Moanda au Kongo central sous le Haut patronage de la première dame Denise Nyakeru dont les recommandations sont restées lettres mortes jusqu’à ce jour où l’un des organisateurs en la personne de Gaby Kuba, président ad interim, rejoigne l’actuel décor de tous les enjeux.

Sam Nzita

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