Etat de droit: Tshilombo versus Tshisekedi

La République démocratique du Congo semble se retrouver, jour après jour, dans une sorte de dérive kleptocratique dans l’exercice des affaires publiques de l’Etat. Deux ans après son accession à la magistrature suprême, aux termes des élections chaotiques et controversées de décembre 2019, les choses ne semblent pas marcher comme sur des roulettes. Les attentes des Congolais sont toujours loin de trouver la moindre satisfaction.

Dans un mini-sondage initié , les Congolais sont unanimes à souligner que l’actuel chef de l’Etat jouit d’une image globalement positive dans la majorité des provinces (53% de satisfaits contre 32 % d’insatisfaits) en raison principalement de sa personnalité qui inspire confiance, ses discours avec promesses et les signaux de bonne gouvernance, premières mesures qui traduisent, selon les personnes sondées, la bonne volonté d’aller de l’avant en terme de démocratie, de bonne gouvernance et de l’état de droit.

A voir de près, si toutefois, selon les sondés, la popularité de facette du Président Felix Tshisekedi est faible dans certaines provinces (Equateur 26%, Nord-Kivu 35%, Sud-Kivu 43%, Kinshasa 38% et Bandundu 45%) dans lesquelles le candidat Martin Fayulu (qui conteste les résultats de la Présidentielle) avait fait de bons scores, preuve que les fractures de la dernière campagne électorale restent encore présentes dans l’esprit de bon nombre de Congolais.

Il est notamment reproché au Président en exercice l’absence de changement majeur depuis son accession au pouvoir, les conditions de vie toujours difficilement critiques, l’insécurité persistante à l’Est du pays, la corruption et la concussion, les détournements des deniers publics, le régionalisme ainsi que le clanisme, le tribalisme à outrance qui, du reste, sont entre autres fléaux qui continuent à gangrener de fond en comble le pays.

Il revient par ailleurs que, lorsque l’on se permet d’établir une ligne de démarcation entre les idées forces prônées par le président Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le père géniteur du Chef de l’Etat, les perspectives d’avenir du Président de la République s’annoncent difficiles d’autant plus que l’opinion place l’amélioration des conditions de vie de la population largement en tête des attentes vis-à-vis du Président. Contre toute attente, le slogan « le peuple d’abord » ne semble pas être pris en compte dans l’exercice du pouvoir du Chef de l’Etat. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social connaît, pour l’heure, les fissures tendancieuses à son sein, entre d’une part, l’UDPS-aile Kabund a Kabund et l’autre acquis à Shabani et ses apparatchiks. Qu’on se le dise.

Face à ce naufrage politique dont est actuellement seul maître à bord Félix Tshisekedi, l’opinion a semblé perdre les pédales. Le naufrage représente, en quelque sorte, l’antithèse de ce pour quoi les Congolais espéraient tous pour trouver le bout du tunnel, espéraient par-dessus tout être conduits vers le développement durable, un développement qui soit respectueux des acquis de l’état de droit savamment prôné par feu le Père de la démocratique en République démocratique du Congo, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

Raymond Befonda

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