Et vous aussi mes frères du Kasaï ?

La population du Kasaï oriental tenant un calicot

Le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a regagné Kinshasa, mardi 3 janvier, après une visite de travail de cinq jours au Kasaï-Oriental, où il a passé le réveillon du Nouvel an, rapporte radiokapi.net.

Selon ce média en ligne, avant de quitter la ville de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), il a donné de nouvelles orientations aux gouverneurs de l’espace Kasaï sur le Programme de développement de 145 territoires.

Des orientations lors du premier voyage non tenues

Le président de la République a également présidé la réunion du Conseil de sécurité élargi du Grand Kasaï, à laquelle ont pris part les gouverneurs Mathias Kabeya (Kasaï-Oriental), John Kabeya (Kasaï-Central), Jules Lodi (Sankuru), Dieudonné Pieme (Kasaï) et Nathan Ilunga (Lomami).

Des généraux des FARDC et de la PNC, le procureur général de Mbuji-Mayi et autres responsables des services de sécurité ont également été associés à cette réunion.

Des sources sécuritaires rapportent qu’aucune déclaration n’a été faite à l’issue de cette rencontre.

Durant son séjour au Kasaï-Oriental, Félix Tshisekedi a inspecté des infrastructures, notamment à Kabeya Kamwanga, où il a visité le Centre d’intégration sociale Étienne Tshisekedi wa Mulumba et les sources d’adduction d’eau potable qu’aménage la Fondation Mutota.

Inauguration des certaines réalisations

Il s’est ensuite rendu à Mupompa, dans le secteur de Kabeya Kamwanga, territoire de Munkamba, où il a inauguré une école primaire moderne dénommée « Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba ». 

Cet établissement scolaire de 24 salles de classe a été construit par le Service national.

Tshisekedi fils trahi par les siens

Félix Tshisekedi à l’heure des comptes

La descente du chef de l’état Félix Tshisekedi dans son Kasaï natal intervient dans un contexte très particulier, celui de l’année électorale durant laquelle il devra rendre compte à son électorat. Les nouvelles rapportées par les médias qui l’ont accompagné ne sont pas du tout de bonne augure pour la suite de l’aventure de l’élu du ticket gagnant « Cash ». C’est que rapporte le très sérieux médias en ligne scooprdc.com qui revient sur les faits saillants de cette ultime visite.

Mbuji-Mayi : Déception de Tshisekedi à l’UOM !

Contrairement au programme donné par le protocole d’Etat, le président Félix Tshisekedi ne s’est pas rendu à Kabeya Kamuanga, samedi 31 décembre 2022. Selon les indiscrétions parvenues à Scooprdc.net, cette descente du chef de l’Etat dans son territoire d’origine a été décalée à cause de l’état défectueux de la route. Par contre, la suite du programme du jour était suivie : la visite de l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM), de l’école Kalenda mudishi et du stade Kashala Bonzola.

A l’UOM, les travaux de construction n’avancent pas comme prévu alors que 42 millions USD avaient été déboursés. D’après le chronogramme de SRP Construction, l’entreprise qui a gagné le marché, 16 auditoires allaient être livrés après 9 mois et les homes et autres bureaux devaient suivre par la suite. Mais déjà à 8 mois de travaux, la construction des auditoires n’est qu’à l’étape de fondation. Ce qui a suscité la colère des étudiants de cette alma mater qui ont interpellé le président de la République.

Niveau des travaux des auditoires.

Bien que les responsables de SRP Construction avancent la raison de blocage des matériaux de construction à Lubumbashi qui souffriraient d’acheminement à Mbuji-Mayi, certaines langues parlent de grandes ponctions effectuées sur les 42 millions USD par quelques conseillers de la présidence de la République et certains proches de Fatshi impliqués dans ce projet. Des ponctions qui n’ont pas facilité à l’entreprise de construction d’avancer vite avec les travaux comme prévu. Vérité qui n’a pas été dite à Fatshi. Et dans les propos des responsables de SRP Construction

l’on a senti sur place qu’il couvrait la mafia.

A l’école Kalenda mudishi où le président de la République a fait aussi une partie de ses études secondaires, les travaux de construction à l’étape de finissage sont satisfaisants bien que des nouveaux bâtiments qui y sont construits et d’autres réhabilités, ne reflètent pas le financement de 4 millions USD alloués.

Ecole Kalenda mudishi en réhabilitation.

Quant au stade Kashala Bonzola modernisé du temps d’Alphonse Ngoyi Kasanji comme gouverneur et dont les travaux n’avaient pas été achevés, la pelouse synthétique s’est dégradée sérieusement à cause de manque d’entretien. Le stade en général présente l’image délabrée. Le président de la République, ancien gardien, a fait ce constat et a donné des instructions pour la prise en charge de ce stade.  

Des détournements d’argent au Kasaï oriental qui font mal et inquiètent !

Que ce soit pour la route Mbuji-Mayi – Kananga, que ce soit pour l’UOM ou pour Kalenda mudishi et autres ouvrages dans le cadre des projets Tshilejelu et lutte contre inégalités sociales, on parle des détournements partout. Déception pour le président de la République trahi par ses propres frères qui freinent le développement de leur propre province.

Pour la route Mbuji-Mayi – Kananga qui devait être asphaltée pour valoriser le port de Ndomba en vue de désenclaver de ces deux provinces et leurs approvisionnements en produits manufacturés en provenance de Kinshasa par le fleuve Congo, les rivières Kasaï, Sankuru et Lubi, elle se dégrade de plus en plus et tous les espoirs des Kasaïens s’effondrent. Les 30 millions déboursés se seraient volatilisés dans les poches de ceux de conseillers de la présidence de la République. Et tous les noms cités sont kasaïens. Pathétique !

S’agissant des travaux de construction de l’UOM financés par l’argent de la taxe RAM comme l’atteste Isabelle Kibasa dans une vidéo, des noms qui sont cités dans le détournement sont aussi kasaïens, d’autres de la famille du président de la République. Il en est de même pour l’école Kalenda midishi dont les constructions ne représentent pas les 4 millions USD déboursés.

Dans tous ces vols de grosses sommes d’argent, ce que la plupart des Kasaïens déplorent, c’est l’impunité vis-à-vis des détourneurs et le non suivi correct des travaux dans divers chantiers engagés. Et toutes ces antivaleurs sont malheureusement mises dans l’actif du bilan du président de la République, Fatshi. Ce dernier est interpellé à châtier les moutons noirs et les brebis galeuses.

In fine, les Kasaiens avaient tout intérêt à aider leur frère arrivé au pouvoir après plus de trois décennies de luttes à côté de son défunt père, Etienne Tshisekedi. Que ceux ci n’aient pas compris cela durant ce premier mandat, il y a risque qu’ils soient les premiers à être, copieusement, châtiés, si jamais Félix Tshisekedi n’était reconduit à la magistrature suprême d’ici le mois de décembre. Eux qui ont raflé tous les postes stratégiques et juteux.

Qu’on se le dise!

Sam Nzita

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