A notre époque, nul État ne pourrait accéder au stade suprême de superpuissance géopolitique mondiale sans avoir, au préalable, travaillé et réussi en profondeur dans tous les secteurs majeurs d’activités: politico-idéologique, politico-économico-financier, politico-scientifico-technologique, politico-militaro-sécuritaire, etc.
Donc, pour parvenir à l’hégémonie géopolitique mondiale multipolaire escomptée, il ne suffit pas, aujourd’hui, de dénoncer à longueur de journées ou de battre militairement le pays ou le groupe de pays qui détient actuellement l’hégémonie géopolitique mondiale et l’exerce au détriment de tous les autres. Il faudrait plutôt que toutes les puissances mondiales s’équilibrent. C’est-à-dire, qu’elles atteignent toutes, durant la même période, le même niveau de développement dans tous les secteurs majeurs d’activités. Ce qui est déjà, évidemment, très difficile, si pas impossible, à réaliser.
Pire, les États, en général, et les grandes puissances mondiales, en particulier, demeurent catégoriquement des monstres froids intransigeants. Chacun d’eux s’accroche, dans le fond, à la promotion, à la défense et au développement incessant de ses seuls intérêts au détriment de ceux des autres et surtout des faibles.
Dans ce contexte d’égocentrisme aiguë et endurci, l’avènement de l’hégémonie géopolitique mondiale multipolaire, brandie, par ceux qui se prennent pour son porte-étendard, comme la sortie du tunnel des opprimés, risquerait de s’avérer être, au bout du compte, un vœu pieux, mieux, un leurre qui n’aurait servi qu’aux plus astucieux.
La République Populaire de Chine paraît avoir perçu cette éventualité mieux que tous les autres aspirants à l’hégémonie géopolitique mondiale. En effet, elle s’emploie à maîtriser, de plus en plus, les enjeux porteurs de l’avenir espéré. D’ici quelques décennies, les aspirants à l’hégémonie géopolitique mondiale si enviée, qui n’auraient réussi qu’à produire des bruits de bottes et ne se seraient pas ainsi sérieusement préparés à reprendre le flambeau tant visé, ne s’en prendraient qu’à eux-mêmes.
MUSENE SANTINI BE-LASAYON
