La République Démocratique du Congo pleure l’un de ses fils les plus illustres. Médard Autsai Asenga, figure emblématique et inlassable défenseur du développement de la province Orientale, s’est éteint ce vendredi à l’âge de 82 ans. Avec lui disparaît un “Baobab”, comme l’appelaient affectueusement ses admirateurs, pour sa stature politique imposante et sa résilience face aux défis d’un pays en quête de stabilité.
Un parcours forgé par l’engagement
Né le 2 janvier 1942, dans une région marquée par ses richesses naturelles autant que par ses défis socio-économiques, Médard Autsai Asenga a incarné l’espoir et l’unité pour des milliers de Congolais. Diplômé en sciences administratives et profondément enraciné dans les valeurs de service public, il s’est rapidement imposé comme un leader incontournable.
En 2007, il est nommé gouverneur de la province Orientale, une région alors immense qui regroupait l’actuel Ituri, la Tshopo, le Haut-Uélé et le Bas-Uélé. Sous son mandat (2007-2012), il s’attelle à une mission titanesque : rapprocher les institutions des populations et amorcer des projets de développement malgré les ressources limitées et les tensions sociales.
Un bâtisseur au service de la Grande Orientale
En tant que gouverneur, Autsai Asenga laisse une empreinte indélébile. Il a su rassembler les communautés autour de projets porteurs, posant les bases de la modernisation des infrastructures, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’accès aux services publics. Son mandat, bien que marqué par les défis sécuritaires et économiques, a été salué pour sa gestion pragmatique et son engagement sans faille envers l’intérêt général.
Mais l’homme ne se limitait pas à la gestion locale. Co-fondateur du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Autsai Asenga était un fervent défenseur des idéaux de justice sociale et de reconstruction nationale. Au Sénat, où il a siégé jusqu’à son dernier souffle, il était respecté pour son franc-parler et sa capacité à forger des consensus.
Un patriarche politique au charisme indéniable
Autsai Asenga n’était pas qu’un politicien ; il était un homme de cœur, un mentor pour les jeunes leaders, et un modèle pour toute une génération. Charismatique et accessible, il avait le don rare de parler avec autant de passion à une foule qu’en tête-à-tête, trouvant toujours les mots justes pour inspirer et apaiser.
Ses contemporains se souviennent de son rôle de « pont » entre les institutions et le peuple. Il savait, par sa stature et son humilité, incarner la voix des sans-voix tout en naviguant avec aisance dans les hautes sphères du pouvoir.
Un dernier combat, une dernière leçon
Médard Autsai Asenga a passé les derniers mois de sa vie à combattre une longue maladie. Malgré la douleur, il n’a jamais cessé de servir. Jusqu’à ses dernières heures, il a suivi les dossiers et prodigué des conseils, fidèle à sa devise : « Servir, c’est vivre pleinement. »
Il s’éteint ce 22 novembre, à 19h, laissant derrière lui une veuve, des enfants, et des milliers d’orphelins politiques et idéologiques qui pleurent la perte d’un géant.
Une pluie d’hommages
Depuis l’annonce de son décès, les hommages affluent de toutes parts. Leaders politiques, communautés locales, organisations civiles et anonymes rendent hommage à cet homme qui a donné sa vie à la République.
Le Président de la République, les membres du Parlement, et de nombreuses figures internationales ont salué « la mémoire d’un homme d’État dévoué, d’un bâtisseur et d’un patriote authentique. »
Les habitants de l’Ituri et de la Grande Orientale évoquent avec émotion un leader proche de son peuple, un homme à l’écoute, toujours prêt à résoudre les crises avec sagesse et discernement.
Un héritage impérissable
Médard Autsai Asenga laisse un héritage profond : celui d’un homme qui a cru en la force de l’unité et en la capacité de son peuple à se relever. Son empreinte restera visible dans les institutions qu’il a servies et dans le cœur de ceux qui l’ont connu.
La RDC perd une étoile, mais son éclat continuera de guider ceux qui rêvent d’un Congo plus juste, plus fort et plus uni.
Adieu, « Bomba bomba mabe ». Que la terre de nos ancêtres te soit légère.
Glad NGANGA
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