Économie: Arrangement à l’amiable avec Dan Gentler: la RDC gagné une bataille et non la guerre

les membres du collectif Congo n’est pas à vendre

La Coalition « Le Congo n’est pas à vendre » exige que l’accord obtenu entre la République démocratique du Congo et l’homme d’affaire israélien Dan Gentler soit rendu public.

Cet appel à été lancé, ce mardi 1er mars 2022, par cette Coalition de la société civile au cours d’une conférence organisée à l’hôtel Memling de Kinshasa.

Une grande avancée

Tout en se réjouissant des efforts du Gouvernement ayant abouti à la récupération des blocs pétroliers et des actifs miniers détenus par le Groupe Ventora de l’homme d’affaires israélien, Dan Gertler, le CNPAV souhaite que le pouvoir public joue le jeu de la transparence dans la gestion de ce dossier sensible.

Pour le CNPAV, il ne suffit pas seulement de récupérer des actifs pétroliers, miniers, voire même financiers dans le cadre de ce protocole d’accord avec Dan Gertler, il a fallu remplir en amont certains préalables.

« Il a fallu d’abord faire un état des lieux. Est-ce que le Gouvernement a toute la connaissance de tous les actifs miniers détenus par Dan Gertler? Et quand on parle d’actifs miniers, nous parlons d’actifs financiers, qu’est-ce qu’il détient au Congo, la valeur nette et la valeur actualisée et on ne peut pas aller dans les négociations sans connaître ces valeurs là. Ça ce sont des valeurs techniques. », a déclaré Jean Pierre Okenda, Directeur des Ressources Matters, organisation membre de CNPAV.

Cette Coalition de la société civile a exprimé ses inquiétudes du fait que les négociations se soient déroulées sous le contrôle exclusif de la Présidence de la République.

« Vu le contexte des négociations autour de ce dossier minier, le Gouvernement congolais a intérêt à garantir toute la transparence dans ce processus », noté le CNPAV.

Dans cette optique, plusieurs autres institutions, soutient la Coalition, devraient être impliquées dans la signature de cet accord entre le Gouvernement et le Groupe Ventora. Il s’agit, entre autres, des ministères du Portefeuille, des Mines, des Finances, ou de la Justice.

Le CNPAV constate avec satisfaction qu’aujourd’hui ses alertes sur l’affaire Dan Gertler en RDC ont contribué à changer la donne.

« Dan Gertler niait avoir violé la loi congolaise, ça confirme tout simplement que toutes les dénonciations qui ont été faites jusqu’à ce jour étaient réelles. Le CNPAV dénonçait les pratiques utilisées et aujourd’hui ces actifs sont récupérés, nous devons tout mettre en œuvre pour que ces pratiques ne se répètent plus. », a martelé Floribert Anzuluni, Coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi, membre de la Coalition « Le Congo n’est pas à vendre ».

Pour rappel, la Coalition citoyenne avait pris l’initiative de publier en 2020 un rapport qui démontrait qu’avec les actifs miniers marchandés à bas prix, la République Démocratique du Congo perdait, selon ses estimations, jusqu’à 1,7 milliard de dollars américains.

Il faut savoir que les blocs pétroliers et actifs miniers récupérés auprès du Groupe Ventora appartenant à Dan Gertler sont évalués, d’après le Gouvernement congolais, à plus de deux milliards de dollars américains.

Fort des dispositions du Code minier révisé, le CNPAV estime que la publication des contrats signés ou amendés est bien plus qu’une obligation légale.

En plus du décret loi de mai 2011 qui garantit la transparence dans le secteur minier, la Coalition « Le Congo n’est pas à vendre » fonde sa démarche sur les exigences de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) à laquelle la République Démocratique du Congo a adhéré.

Don Petit N’Kiar

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