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Dossier Syllabus: L’Ingénieur Christopher Ngoy descend le professeur Kitoko

La décision du Chef de l’état Félix Tshisekedi demandant aux corps académiques des universités et instituts supérieurs de suspendre la vente des syllabus aux étudiants n’a cessé de susciter des réactions dans tous les Agora. C’est le cas du professeur Kitoko qui condamne cette manière de voir les choses du Chef de l’état qui n’a pas des leçons à donner aux concepteurs de ce document imposé aux étudiants congolais dans tous les établissements d’enseignements supérieurs et universitaires:

Descente du Chef de l’Etat et son Ministre de l’Esu à l’Upn

*RÉACTION D’UN PROFESSEUR D’UNIVERSITÉ AU SUJET DE LA DISTRIBUTION GRTUITE DES SYLLABUS *

« Vous connaissez très mal Félix Antoine Tshilombo. C’est un populiste. Lui et son ministre ont ils déjà publié dans quelle revue scientifique ? La valeur des œuvres de l’esprit ne se discute pas comme dans un parlement debout d’un parti politique. C’est même un manque du respect pour ceux qui les produisent. Il confond la gratuité chimérique de l’enseignement de base avec la gratuite des syllabus. Nous avons des livres que nous ne savons pas vendre aux étudiants à travers les librairies à cause de la misère des parents. Je crois que la solution est simple : chaque enseignant va présenter son ouvrage, son syllabus ou n’importe quel support didactique, le président de la République et son ministre vont le reproduire gratuitement pour tous les étudiants et payer le droit d’auteur aux professeurs. Comme ça, le compromis est trouvé.
Nous qui avons des enfants qui étudient sans bourses dans les universités étrangères, nous vendons même des biens immobiliers pour tenir le coût. Les études universitaires de qualité coûtent chères partout dans le monde. Même la France, le pays où l’université coûte le moins chère possible, on n’est pas en deçà de 500£ des frais d’études. Nos étudiants qui payent l’équivalent de 245$ réclament la diminution des frais d’études. Et les profs?
Au départ 3 millions de francs congolais, équivalent de 2000$ comme rémunération, la dévaluation vient la réduire d’un 1/3. Comme si cela ne suffisait pas, Félix introduit l’IPR pour financer le programme de 100 jours volet gratuite de l’enseignement primaire. Tout compte fait, nous touchons aujourd’hui la moitié de l’équivalent de notre salaire de départ. S’il faut y ajouter les frais bancaires et crédits remboursés au taux du jour, le professeur est finalement le Didon de la farce, livré à la loi de la sélection naturelle. Et ça, personne, personne alors personne n’en parle. Le champ de bataille, c’est la production intellectuelle qu’il faut rendre gratuite sans mécanisme de compensation de l’investissement intellectuel que les professeurs réalisent.
L’université congolaise ne peut pas être prise en otage à des fins populistes et électoralistes.

Prof. Kitoko.

Antithèse

Ayant lu avec attention la réaction du professeur Kitoko, l’ingénieur Christopher Ngoyi, ancien étudiant ,scientifique et Coordonnateur national de la Société civile de la Rdc de son état, n’a pas tardé à ramasser le défendeur de la vente des syllabus dans les milieux estudiantins:

« Les professeurs ne sont pas tous auteurs ou producteurs des ouvrages. Le principe de l’enseignement repose sur la production des leçons préalablement préparées, agréés par la direction et exposées dans les auditoires et salles de classes par les professeurs et enseignants. Les étudiants prennent note afin d’assimiler facilement et approfondir en exploitant les supports référencés. Périodiquement les apprenant sont évalués relativement à la maîtrise ou non des leçons reçues. Les supports principaux qui facilitent aussi bien le travail des formateurs que celui des apprenants s’appellent communément « syllabus » et sont des compilations, des articulations des leçons procédant des propres connaissances ou savoirs du professeur, des bibliographies, des publications diverses des auteurs bien identifiés repris très souvent en bas de pages ou parenthèses comme références. C’est bel et bien un travail, une production pédagogique qui simplifie et sous-tend le transfert de connaissance entre formateurs et apprenants qui n’est pas à confondre avec un produit de la recherche fondamentale proprement dite réunissant toutes les conditions requises en la matière. Par ailleurs, l’État Congolais dans son rôle de garant du développement et le bien-être communautaire, de surcroît institution publique de planification, utilisateur privilégié du savoir faire-faire dont recèle les formateurs et du savoir-faire qu’acquiert les apprenants reste le responsable attitré. Dans sa mission régalienne il supervise, pourvoit aux salaires des professeurs, idéalement préfinance les apprenants avec la bourse, met en place la logistique utile afin d’atteindre les assignations académiques et constitutionnelles. Devant les difficultés de tous ordres les charges de l’État ne devraient aucunement incomber aux pauvres parents. C’est injuste. Et pour quelle qualité d’enseignement ? Honnêtement les Professeurs qui maîtrisent parfaitement les subtilités du « Droit d’Auteur » ne devraient pas le faire-valoir auprès des étudiants alors qu’ils sont appelés juste à répondre à leurs obligations contractuelles. Au demeurant, aller jusqu’à imposer la charge des supports d’apprentissage (syllabus et autres…) aux seuls d’étudiants démunis sans tenir compte de la paupérisation des familles ,en général ,relève d’un cynisme. Aujourd’hui que le Président de la République s’attèle à redorer le blason de l’enseignement dans sa globalité, formateurs et apprennent devraient composer harmonieusement pour doter notre nation d’une Élite résolument susceptible d’assumer le leadership mondial auquel la vocation de notre écosystème nous prédispose. Unis et Confiants nous pourrons. En plus, pourquoi conditionné la réussite à l’examen par l’achat d’un syllabus même si l’étudiant n’a pas participé aux cours et à l’examen? ».

No comment!

Sam Nzita

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