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Dossier Bukanga Lonzo: 9 points importants à connaître sur la validité du « gré à gré ».

Le sénateur Matata Ponyo est sorti de son silence ce lundi 11 mai depuis son accusation par l’Inspection générale des finances, IGF, sur le projet du Parc agroindustriel de Bukanga-Lonzo octroyé à Africom. C’est à travers un communiqué de presse que le Premier Ministre honoraire du gouvernement de salut public a justifié la passation du marché gré à gré avec la firme sud-africaine Africom.

L’élu du Maniema soutient mordicus à propos du  » gré à gré « ,que le processus d’appel d’offre reste la meilleure voie à suivre pour le recrutement d’une entreprise de tel gabarit.

Cet économiste chevronné et, de surcroît, professeur d’université, insiste, par ailleurs que le gré à gré n’est pas non plus exclu lorsque les circonstances l’exigent.

Cet exercice à risque, exige , en amont, de prendre des précautions nécessaires pour éviter tout dérapage.

Tel fut le cas dans l’attribution de marché du parc agro industriel de Bukanga Lonzo (PAI BL).

Pour Augustin Matata Ponyo, le principe de gré à gré (dans le projet Bukanga Lonzo) était justifiable pour au moins 9 raisons :

1. La mise en œuvre du concept de parc agro-industriel tel que décrit ci-dessus nécessitait une entité disposant des compétences sur non seulement une variété d’activités agro-industrielles mais également des compétences avérées en construction et équipements agro-industriels.

2. L’expérience similaire pour recruter une entité en vue de la relance de DAIPN s’était soldé par la disqualification des toutes les entreprises qui avaient soumissionné. Et le Gouvernement a dû utiliser l’option de gré à gré.

3. AFRICOM avait intérêt que l’initiative des parcs agro-industriels réussisse pour offrir un marché fiable à l’usine d’engrais dont il venait de lancer la construction à Boma.

4. À l’époque, AFRICOM était un consortium de 15 entreprises couvrant pratiquement tous les domaines d’activités compris dans un parc agro-industriel. Ainsi, recruter AFRICOM, correspondait à recruter 15 entreprises.

5. Aussi, il convient de mentionner que généralement dans les normes internationales, trois ans constituent un minimum pour apprécier la solidité d’une entreprise. AFRICOM avait un peu plus de trois ans.

Par ailleurs, plusieurs entreprises dans le consortium avaient des expériences avérées dans leurs domaines respectifs.

6. Sur le plan stratégique, pour le Gouvernement, la sécurité alimentaire fait partie de la sécurité nationale.

De ce point de vue, il y avait une certaine réticence justifiée quant à la divulgation d’une stratégie de développement qui touchait à la sécurité nationale.

7. En somme, la complexité et la particularité du marché rendaient nécessaire le recours à une procédure de gré à gré.

8. Le recours au gré à gré s’est fait avec l’accord préalable du Chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions.

9. En 2014, au moment du lancement du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, une requête du Gouvernement avait été envoyée à la Banque Mondiale pour le développement du Parc Agro-Industriel de Nkundi dans la vallée de la Luala à Luozi, au Kongo Central. Entre autres choses, l’idée était de tester l’efficacité de la procédure de la Banque mondiale en matière de passation de marché pour un projet d’une telle envergure.

Six ans plus tard, la principale réalisation de ce processus est un draft d’étude de faisabilité complété après 3 ans de procédures.

Comparer ce résultat à ceux du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo où le Gouvernement a utilisé un mélange d’approches pour s’assurer de la bonne gouvernance sans perdre de vue les exigences des résultats concrets pour la population.

Sam Nzita

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