La mort de Michel Rukunda, alias Makanika, continue de susciter des réactions, et celle de Moïse Nyarugabo Muhizi Mugeyo ne passe pas inaperçue. Dans un message chargé d’émotion et de revendications, il pleure la disparition de son « héros » et dénonce ce qu’il qualifie d’attaques contre les Banyamulenge. Mais au-delà de l’hommage, ses propos trahissent une posture sans ambiguïté, celle d’un homme qui assume pleinement son attachement aux intérêts rwandais, au détriment de la souveraineté congolaise.
Un hommage révélateur
Dans son texte, Moïse Nyarugabo exalte la mémoire de Michel Rukunda, qu’il décrit comme un combattant mort pour une cause noble. « Tu as décidé de mourir debout, en face des ennemis de ton peuple », écrit-il, une phrase qui sonne comme une justification des violences menées par Makanika contre la RDC. Mais plus encore, il accuse ouvertement l’armée congolaise et ses alliés d’attaquer les Banyamulenge, une rhétorique qui s’inscrit dans le discours officiel du Rwanda visant à se poser en protecteur de cette communauté.
Derrière cet hommage, c’est une posture politique qui se dessine. Nyarugabo ne cache plus son alignement sur la ligne rwandaise. En dénonçant prétendument des exactions contre les Banyamulenge, il s’inscrit dans une logique qui vise à légitimer l’ingérence du Rwanda dans les affaires congolaises.
Une prise de position qui interpelle
Alors que la RDC lutte contre l’insécurité et les groupes armés qui déstabilisent l’Est du pays, la déclaration de Moïse Nyarugabo pose question. Plutôt que d’appeler à l’unité nationale, il alimente une vision ethnique du conflit et semble justifier une résistance armée face à l’État congolais.
En prenant publiquement la défense de Michel Rukunda, un homme accusé par Kinshasa d’actes criminels contre la RDC et en dénonçant les FARDC, il affiche sans détour son camp, celui des intérêts rwandais.
Dans un contexte où la souveraineté congolaise est menacée par des ingérences extérieures, cette posture ne peut qu’alimenter la méfiance et le rejet de ceux qui, sous couvert de discours victimaires, continuent de servir des agendas étrangers.
GM