Décès de l’éditeur Franck Bongo: témoignage émouvant d’Obul Okwess, ancien directeur de publication du journal Le choc de l’esprit.

Franck Bongo

La presse congolaise vient encore d’être frappée par la disparition de l’un des hommes orchestres de ce métier à Kinshasa, en la personne de Franck Bongo, ancien éditeur du journal  » Le choc de l’esprit » qui s’est éteint ce matin à Kinshasa de suite d’une maladie.

Cette nouvelle qui est tombée ce lundi comme tout grand titre attendu en début de chaque semaine a bouleversé la corporation des professionnels des médias. L’un de ses anciens collaborateurs, Obul Okwess, ancien directeur de publication du journal Le choc de l’esprit , n’a pas manqué des mots pour louer cet esprit ouvert qui a marqué les siens par son savoir faire et son savoir être comme témoigné ici:

Cet homme m’a porté. Stagiaire à Forum des As en 1996, Franck, notre éditeur-assistant, m’a découvert au détour de deux ou trois papiers et m’a adopté. Je suis devenu son petit et ensemble nous avons frappé plusieurs coups. A la fin de mon stage, je serai engagé avec Yves Kalikat pour nous occuper, entre autres, du magazine l’As des As. En plus de trois spécialistes de la musique que nous avions: Kingunza Kikim Afri, Boumb Gel et José Paka Ikombe, nous étions trois journalistes à signer dans les deux parutions: Rombaut Kasongo Mabia (RKM) notre aîné et encadreur, Yves Kalikat et moi. Ainsi fîmes-nous la pluie et le beau temps sous la coordination de Franck chez qui était installée la deuxième unité d’imprimerie de la famille. C’est d’ailleurs cette deuxième unité qui avait permis à Forum des As de résister malgré le plasticage de l’imprimerie principale à Matete.
C’est dans la maison de Franck que nous mangions, Gratien Kitambala et moi, lorsque nous faisions le marbre. Je connaissais cette maison comme ma poche. J’y vivais presque. C’est là que j’écrivis la manchette du 17 mai 1996 qui annonçait que Mobutu partait pour un exil sans retour. Aux petites heures du matin, c’est sur le transistor de Frank Bongo que j’appris la liquidation du Général Mahele Lieko au camp Tshatshi. Avec RKM, nous avons pris l’un des derniers taxi-bus qui faisait Victoire-Matete, la ville étant déjà en ébullition avec l’entrée des troupes de l’AFDL. C’est donc tout naturellement que Franck me désigna son Directeur de publication lorsqu’il mît en chantier son propre journal Le Choc de l’esprit. Gratien Kitambala, Camille Malengo, Frank et moi avions réussi quelques bonnes affaires. Mais, je grandissais, l’âge et les études avançaient. Il me fallait trouver mieux. J’ai donc demandé à Franck de me libérer. Nous nous séparâmes professionnellement en 1999 lorsque j’intègre le journal Avant-Garde, proche de Mzee LDK où j’ai été recruté comme Secrétaire de rédaction par l’un des meilleurs enseignants de presse écrite que j’aie connu: Dieudonné Kanyengele, Dieka, Télé Santana pour les intimes. Nous avons gardé des relations fraternelles avec mon yaya Franck à qui je suis allé présenter mon épouse lorsque j’habitais Matonge dans les années 2003-2006. Puis les contacts et rencontres sont devenus rares. Jusqu’à ce que je reçoive ce coup de fil fatidique de l’éditeur de Forum des As, notre RC de l’époque José Nawej, m’annonçant le décès de l’Editeur-assistant. Paix à ton âme Franck, aîné et ami, mon patron.
Sé/Adelard M. Obul’Okwess

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