Croissance : pas de reprise économique pour la RDC en 2021

La République démocratique du Congo (RDC) fera partie des soixante-quatorze pays admissibles à emprunter à l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale (BM) qui n’afficheront aucun signe de reprise mondiale cette année. Il s’agit, note la BM, des pays qui représentent environ la moitié des habitants de la planète ayant moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. En 2021, leur taux de croissance sera le plus faible depuis vingt ans.

Dans le document de la BM publié le 19 juillet, les experts annoncent une économie mondiale en plein essor sauf dans les pays IDA. Au total, plus de soixante-dix pays sont classés dans cette catégorie par l’institution financière internationale. Leur point commun est le niveau assez élevés de pauvreté. Une fois éligibles, ces pays non solvables pour emprunter auprès de la BM sont admis à bénéficier des ressources de l’IDA et même de la Bird. En Afrique, outre la RDC, les autres pays africains concernés sont notamment le Congo Brazzaville, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Ouganda et le Rwanda. Au total, ils sont une quarantaine de pays africains éligibles pour recevoir des ressources de l’IDA.

Mais que dit le document de la BM ? D’abord, il y a l’annonce d’une reprise de l’économie mondiale avec un PIB culminant à 5,6 % un an seulement après le déclenchement de la récession la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce ralentissement de l’économie est le fruit de la crise sanitaire à coronavirus. Des signes de reprise mondiale se feront ressentir principalement dans les pays avancés. « Le taux de croissance des pays avancés atteindra probablement 5,4 % — soit un niveau sans précédent depuis près de 50 ans —  grâce à la rapidité des mesures de vaccination et au soutien exceptionnel apporté par les politiques budgétaires et monétaires depuis le début de la pandémie ».  A ce rythme, il n’est pas exclu que le revenu par habitant retrouve son niveau d’antan en 2020.

Par contre, le sort de la moitié de la planète reste incertain. « En 2021, leur taux de croissance sera le plus faible depuis 20 ans (abstraction faite de l’année 2020), ce qui aura pour effet d’éliminer des progrès accomplis dans le cadre de la lutte de la pauvreté des années durant. Pour eux, les dommages ne seront pas rapidement réparés ». Pour la BM, il faut craindre que le quart de leurs habitants continuent de se retrouver en dessous du seuil de pauvreté international en 2030.  Entre-temps, la covid-19 fait des ravages dans les pays les plus pauvres, avec une accélération des décès de femmes et d’enfants. D’où l’espoir que suscite le sommet des chefs d’État des pays africains à Abidjan, Côte d’Ivoire, pour une reconstitution accélérée et substantielle des ressources IDA. L’objectif est d’arriver à financer une reprise résiliente après la covid-19. Nous y reviendrons.  

Laurent Essolomwa/Adiac-Congo

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