Face aux exactions commises par le Rwanda dans l’est de la RDC, le gouvernement congolais lance une campagne nationale baptisée « CPI Justice pour la RDC » visant à obtenir l’ouverture d’enquêtes par la Cour pénale internationale (CPI). Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une offensive diplomatique et judiciaire menée par Kinshasa pour faire pression sur la CPI et obtenir justice pour les victimes des crimes perpétrés dans la région.
Le vice-ministre de la justice et contentieux international, Samuel Mbemba, a annoncé le lancement de cette campagne lors d’un point de presse, jeudi 29 août. « Nous allons impliquer les ONG des droits de l’homme, la population congolaise, et même la jeunesse et les étudiants », a-t-il déclaré.
« L’année prochaine, nous allons recevoir un rapport des ONG des droits de l’homme. Celles qui ne vont pas travailler avec nous dans ce dossier se verront radiées de la liste des ONG des droits de l’homme. »
Mbemba a rappelé les deux rapports des experts des Nations unies qui accusent le président rwandais Paul Kagame de « exactions graves et flagrantes » en RDC. Ces rapports, selon lui, constituent des preuves suffisantes pour que la CPI, compétente pour juger les crimes internationaux, ouvre une enquête et sanctionne les auteurs.
La campagne « CPI Justice pour la RDC » s’appuie sur la récente annonce de la Cour de justice de la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) d’ouvrir une audience publique pour examiner la requête de la RDC contre le Rwanda. Cette décision, selon le gouvernement congolais, est le fruit d’une stratégie judiciaire internationale mise en place par Félix Tshisekedi, avec la création d’une task force « justice internationale » et la nomination d’un chargé des missions près la CPI.
L’objectif de la campagne est de mobiliser l’opinion publique nationale et internationale pour faire pression sur la CPI et obtenir justice pour les victimes des crimes commis dans l’est de la RDC. Le gouvernement congolais espère que cette campagne permettra de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces crimes et de traduire en justice les responsables de la violence qui ravage la région.
L’initiative du gouvernement congolais suscite des réactions contrastées. Si certains saluent la volonté de Kinshasa de poursuivre les auteurs de crimes et de faire pression sur la CPI, d’autres se montrent sceptiques sur la capacité de la Cour à agir efficacement et craignent que la campagne ne soit qu’un outil de propagande politique.
La suite des événements permettra de déterminer si la campagne « CPI Justice pour la RDC » parviendra à atteindre ses objectifs et si la Cour pénale internationale décidera d’ouvrir une enquête sur les crimes commis au Rwanda dans l’est de la RDC.
Glad NGANGA