C’est une affaire qui secoue les coulisses du pouvoir régional et suscite des interrogations sur les jeux d’influence dans la région des Grands Lacs. Selon plusieurs sources concordantes, Corneille Nangaa Yobeluo, figure politique et stratégique bien connue, serait placé en résidence surveillée depuis près de deux mois. Une décision qui, d’après les mêmes sources, aurait été prise sur instruction directe du président rwandais, Paul Kagame.
Privé de son téléphone portable et surveillé de près par des éléments des Forces de Défense Rwandaises (RDF), Corneille Nangaa Yobeluo serait accusé d’avoir outrepassé ses prérogatives en demandant au chef rebelle Emmanuel Nziramakenga Ruzandiza, alias Sultani Makenga, de lancer une offensive armée pour prendre le contrôle de la ville stratégique de Goma. Une initiative qui aurait été menée sans l’approbation préalable de Kagame, provoquant ainsi la colère de ce dernier.
Une sanction pour reprendre le contrôle ?
L’incident révèle des tensions au sein de l’alliance entre les forces rebelles du M23 et le pouvoir rwandais. Paul Kagame, connu pour sa main de fer et son contrôle minutieux des opérations dans la région, aurait perçu cette initiative de Nangaa Yobeluo comme un acte d’insubordination. En guise de sanction, il aurait ordonné son isolement.
Depuis lors, l’absence remarquée de Corneille Nangaa Yobeluo lors de visites dans les localités conquises par les forces alliées du RCD-CNDP-M23-RDF-UPDF-AFC alimente davantage les spéculations.
Une affaire aux multiples implications
Ce développement soulève des questions cruciales. Est-ce un simple désaccord stratégique ou un signal des failles dans l’alliance politico-militaire orchestrée par Kigali ? Cette affaire pourrait également refléter des rivalités internes au sein des forces rebelles et leurs soutiens.
Alors que la situation reste opaque, les observateurs craignent que cet épisode ne fragilise davantage la stabilité déjà précaire de la région. Reste à voir si cette mise à l’écart de Corneille Nangaa Yobeluo marque un tournant dans les relations entre les acteurs en présence ou si elle n’est qu’un épisode dans une saga de manipulations géopolitiques et militaires.
La communauté internationale et les organisations locales appellent à une clarification des faits, dans l’espoir de mieux comprendre les dynamiques complexes à l’œuvre dans cette région tourmentée.
Glad NGANGA