Sous le regard attentif du président Félix Tshisekedi, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a donné ce mercredi le coup d’envoi des états généraux de la justice en République démocratique du Congo. Ce rassemblement, qui vise à évaluer et réformer le système judiciaire du pays, se déroule sous le thème saisissant : « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? »
Dans son discours inaugural, Constant Mutamba n’a pas hésité à livrer un aveu personnel frappant, « Sans le soutien inlassable du chef de l’État, j’aurai déjà démissionné. » Des mots qui témoignent d’un climat tendu et d’une détermination ferme à affronter les nombreux défis de la justice congolaise.
Conflit ouvert avec les magistrats,un ministre sous pression
Depuis sa nomination au sein du gouvernement Suminwa, Constant Mutamba se heurte à une forte opposition de la part des magistrats congolais. Ces derniers l’accusent de propos jugés déplacés, de critiques publiques acerbes envers l’ensemble du corps judiciaire et de tentatives d’ingérence dans le fonctionnement de la justice. Ce conflit, de plus en plus ouvert, cristallise les tensions entre le ministère de la Justice et ceux qui, au quotidien, portent la robe.
Parmi les points de discorde les plus sensibles, la question de la libération conditionnelle des prisonniers pour désengorger les prisons fait débat. Cette mesure, proposée par Mutamba, vise à soulager les établissements pénitentiaires surpeuplés, mais suscite de vives réactions au sein du corps judiciaire, qui y voit une intrusion potentiellement dangereuse dans leur champ d’action.
Un bilan sombre, sept Congolais sur dix insatisfaits de leur justice
Pour le ministre, le diagnostic est sévère. « Sept Congolais sur dix sont insatisfaits de la manière dont la justice est administrée aujourd’hui », a-t-il affirmé. Mutamba pointe du doigt des fléaux qui gangrènent le système : spoliations, arrestations arbitraires, corruption dans les services publics, et bien sûr, l’inextricable surpopulation carcérale. Ces maux, selon lui, minent la confiance du public dans les institutions judiciaires.
L’espoir d’un renouveau ?
Avec le lancement de ces états généraux, l’ambition est claire, trouver des solutions durables pour réformer en profondeur le système judiciaire congolais. Le soutien affirmé du président Tshisekedi donne un poids politique à cette initiative. Mais la question demeure : les différents acteurs de la justice, divisés et parfois en conflit ouvert, sauront-ils trouver un terrain d’entente ?
Dans les prochains jours, les regards seront tournés vers Kinshasa, alors que les participants débattront de ces questions cruciales. Les citoyens congolais, eux, espèrent une chose, voir naître un système judiciaire à la hauteur de leurs attentes.
Glad NGANGA
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