Conservation de la nature et développement durable : Olivier Mushiete remplace Cosma Wilungula à l’ICCN !

Le Directeur général de Bombo-Lumene, à la fois domaine de chasse et réserve de faune de la République Démocratique du Congo (RDC), situé sur les plateaux de Bateke, l’ingénieur Agronome Olivier Mushiete Nkole est le nouveau Directeur général ai de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Il remplace à ce poste le Docteur Pasteur Cosma Wilungula. C’est à travers une lettre de suspension, signée à titre conservatoire par la cheville ouvrière à l’Environnement, Benjamin Toirambe, que l’information a été rendue publique, ce mardi 10 août 2021. Des sources proches du Ministère de l’Environnement et développement durable, nous apprenons au moment où nous mettons sous presse cette information que la remise et reprise entre l’entrant et le sortant devra s’effectuer dans les 48 heures qui suivent à la Direction générale sise au croisement des avenues Batetela et de la Gombe.

” En exécution de l’arrêté ministériel n° 004/CAB/VPM6MIN/EDD/EBMCNB/BBM/TSD/BDK/02/2021 du 03 août 2021, de son Excellence Madame la Vice Premier ministre, Ministre de l’Environnement et Développement durable, portant suspension à titre conservatoire du Directeur général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, en sigle ICCN, je notifie votre suspension à ces fonctions ”, lit-on dans la lettre du SG à l’Environnement.

Bien que la lettre n’ait pas évoqué le motif de cette suspension, le ministre du Tourisme, Modero Nsimba Matondo, parle d’une mauvaise gestion et d’insubordination. ” Je vous informe que, en concertation avec Mme la Vice-premier Ministre, Ministre de l’Environnement (Eve Bazaiba Masudi, ndlr), nous avons suspendu le Directeur général de l’ICCN pour malversations, notamment des recettes reversées par le Rwanda à la RDC dans le cadre des visites touristiques dans le parc de Virunga et plusieurs autres fautes professionnels… ”, a déclaré le ministre, au cours d’un webinaire organisé tard dans la soirée du samedi 7 août 2021.

Durant son intervention, le patron du Tourisme a parlé également des points faibles qui ont concouru à l’affaiblissement du secteur touristique de la RDC occasionnant ainsi un gros manque à gagner au trésor public. La mauvaise gestion des ressources financières destinées au tourisme, à côté de la corruption, constitue également l’une des causes à la base de cette mesure.

Qui est au juste Olivier Mushiete ?

Avant sa nomination à la tête de l’ICCN, Olivier Mushiete Nkole était le Directeur Général du Domaine et de la Réserve Bombo-Lumene. Ingénieur agronome de formation, l’heureux promu a mobilisé dans un passé récent des ressources nécessaires pour arriver à atteindre les objectifs qu’il s’était assignés en prenant la commande de cet espace vert de 3.500 km2, véritable rempart écologique sur la pression démographique que connaît Kinshasa qui compterait, selon les estimations, 12 millions d’âmes, avec plus ou moins un ajout de 350.000 personnes chaque année.

Cela ne sera possible que grâce à la mobilisation des fonds nécessaires, au niveau national comme au niveau international. Parmi les bailleurs visés, figure entre autres, le Fonds vert pour le Climat, et d’autres appareils financiers privés et publics, nationaux ou internationaux.

Avant d’arriver à la tête du site de Bombo-Lumene, Olivier Mushiete a travaillé pour une plantation locale des arbres durant 20 ans en transformant la savane herbeuse en forêt dans les plateaux de Bateke.

Partout où il est passé, Olivier Mushiete insiste toujours sur la mise d’un accent particulier sur l’agro-foresterie, car grâce à elle, on peut arriver à plusieurs résultats. Le cas de la plantation des arbres, qui non seulement à permis la création du premier puits de carbone en RDC, mais aussi, à travers les espèces d’arbres plantés, des chenilles ont pu voir le jour, et ces chenilles ont nourri des milliers de gens.

Capter le CO2produit dans des pays industrialisés qui polluent la planète, nécessite en même temps un grand appui financier.

Bref, c’est un amoureux de la nature doublé de sa casquette d’agronome qui a été préféré par les deux Warriors précités à la tête de l’ICCN. Nous pensons qu’il sera à la hauteur des défis qui l’attendent dont notamment, redorer l’image ternie de l’Institut par divers scandales et des eco-gardes qui sont comptés, y compris les animaux et sites protégés, parmi les victimes des forces négatives, du braconnage et de la déforestation. Bon vent à Olivier.

Dieudonné Buanali/GeopolisHebdo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *