Il n’y a pas de phrase plus cruelle et plus juste à la fois que celle-ci : « L’homme planifie, et Dieu en rigole. » Derrière sa concision se cache une vérité millénaire, à la fois biblique, philosophique et existentielle. C’est une gifle aux orgueilleux, une leçon pour les puissants, et un clin d’œil malicieux à ceux qui pensent pouvoir tout contrôler.
L’illusion de la maîtrise
Depuis que l’humanité sait écrire, elle dresse des plans : plans quinquennaux, plans stratégiques, plans d’affaires, plans de carrière, plans de guerre, plans de mariage, plans d’épargne retraite… L’homme planifie pour dompter l’inconnu, se rassurer, se donner l’illusion que demain lui appartient.
Mais combien de fois la réalité nous renvoie-t-elle à notre petitesse ? Un cancer fulgurant, une crise politique, une trahison inattendue, une pandémie mondiale, un simple accident de voiture… et voilà toute une vie recalculée en urgence, comme un GPS déboussolé. Tout ça pour ça ?
Le rire divin n’est pas moqueur, il est pédagogique
Lorsque Dieu « rigole », ce n’est pas par cruauté. C’est un rire de tendresse, de sagesse, parfois de réprimande. Il nous rappelle :
« Vous êtes poussière, et vous retournerez à la poussière. »
Il rit comme un père regarde son enfant construire un château de sable trop près de la marée.
Le problème, ce n’est pas de planifier. Le problème, c’est de croire que nos plans sont des promesses garanties. De nous comporter comme si nous étions maîtres de l’horloge divine. Or, la Bible nous dit en Proverbes 16:9 :
« Le cœur de l’homme médite sa voie, mais c’est l’Éternel qui dirige ses pas. »
La RDC, un cas d’école du rire divin
Prenons un exemple national. La République démocratique du Congo est probablement l’un des pays les plus planificateurs au monde… sur le papier. Des PNSD, des PDL, des VPM, des PAP, des PIP, des politiques de croissance inclusive, des stratégies décennales… Chaque nouveau ministre, chaque président, chaque DG sort sa version du Graal administratif. Mais où en sommes-nous ?
Pendant que les hommes planifient, les caisses se vident, les routes se délitent, la corruption se recycle, les conflits renaissent… et Dieu, du haut de son ciel congolais, en rigole tristement. Il se dit peut-être : « Vous m’invoquez en prière, mais vous ne m’incluez dans aucun de vos plans. »
Planifier avec humilité : le vrai défi
Cette chronique n’est pas un plaidoyer pour l’improvisation. Au contraire. Elle est un appel à une planification habitée d’humilité. L’homme doit continuer à rêver, à tracer, à bâtir. Mais il doit le faire avec conscience de ses limites, avec ouverture à l’imprévisible, et surtout avec confiance en Celui qui tient l’avenir entre Ses mains.
Planifie, oui. Mais n’oublie jamais que le dernier mot ne t’appartient pas.
Comme le disait Blaise Pascal :
« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. »
Alors pensons. Planifions. Mais n’oublions jamais que nous ne sommes que des roseaux… dans le vent de Dieu.
CLBB
Quand l’homme fait des plans, Dieu sourit. Mais quand l’homme planifie avec Dieu, le monde peut changer.