Connect with us

Hi, what are you looking for?

Politique

Chronique de CLBB Quand le pays est en révolte, les chefs sont nombreux.

Screenshot

Il y a des phrases qui claquent comme des vérités anciennes, transmises de bouche en bouche, aiguisées par le temps et l’expérience. Celle-ci en fait partie : « Quand le pays est en révolte, les chefs sont nombreux. » Ce n’est pas simplement une maxime, c’est une radiographie sociale, politique et même psychologique des nations en crise. La RDC, une fois de plus, s’y reconnaît tristement.

Dans les périodes calmes, les chefs se font rares. Responsabilités lourdes, critiques faciles, résultats attendus : la gouvernance en temps de paix n’attire que les téméraires ou les sincères. Mais que le pays bascule dans l’instabilité, que les institutions vacillent, que le peuple gronde — et voilà que surgissent les sauveurs autoproclamés. Les généraux de salon, les prophètes de la dernière heure, les stratèges de Facebook et les résistants improvisés.

Ils arrivent en meute, armés de déclarations pompeuses, de programmes copiés-collés et d’indignations calculées. Ils crient au peuple !, à la patrie !, à la révolte ! Mais souvent, ce n’est ni la patrie ni le peuple qui les anime : c’est l’appel irrésistible de la lumière, la tentation de la gloire facile, ou le simple opportunisme. La révolte devient leur tremplin, le chaos leur fonds de commerce.

Mais l’histoire est une vieille dame exigeante. Elle observe, patiente. Elle note. Et tôt ou tard, elle rappelle une règle simple : les faux chefs de révolte finissent par être démasqués — soit par le peuple qu’ils trahissent, soit par le pouvoir qu’ils convoitaient, soit par la misère qu’ils ont contribué à aggraver.

Car au fond, une nation en révolte n’a pas besoin de nombreux chefs. Elle a besoin de vision, de courage, de constance. D’un leadership qui rassemble au lieu de diviser. D’une voix qui élève, pas d’un chœur cacophonique où chacun cherche à couvrir l’autre.

La Bible le dit avec une lucidité désarmante :

 « Quand un pays est en révolte, ses chefs sont nombreux ; mais avec un homme qui a de l’intelligence et de la science, le règne se prolonge. » (Proverbes 28:2)

Voilà ce qui manque à nos révoltes : l’intelligence, la science, la profondeur. Et surtout, la rareté du vrai leadership — celui qui éclaire, et non celui qui s’agite.

En RDC comme ailleurs, que la révolte ne soit pas un marché aux ambitions mais un cri lucide vers la justice. Car trop de chefs tuent la cause. Trop de drapeaux étouffent la direction. Et sans boussole, le peuple révolté finit toujours par tourner en rond — sous les applaudissements des imposteurs.

CLBB
Chroniqueur de l’ombre, veilleur du désordre.

Written By

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sphynxrdc.com est un média du Groupe SPHYNX-RDC. Spécialisé en informations générales (politiques, sécuritaires, économiques et autres).
© Sphynx RDC 2025, tous droits réservés.