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Société

Chronique de CLBB Peut-on vraiment écouter tout le monde ?

 

Il est souvent dit que nul n’est prophète en son pays. En RDC, cette maxime prend tout son sens lorsqu’on observe le traitement réservé à certains leaders politiques et intellectuels dont les alertes, pourtant fondées, sont ignorées, voire tournées en dérision. Vital Kamerhe en est un exemple frappant. Ses mises en garde et ses propositions, bien qu’appuyées sur une analyse fine de la situation, ont été systématiquement rejetées par ceux qui préfèrent les querelles partisanes à la sagesse politique.

 

Mais cette réalité pose une question plus profonde : est-il possible d’écouter tous ceux qui ont quelque chose à dire, sans clichés, sans préjugés, sans filtres idéologiques ?

 

1. L’illusion d’une écoute universelle

 

Dans toute société, et plus encore en politique, écouter tout le monde est un idéal utopique. Chaque individu, chaque groupe a ses biais, ses croyances, ses intérêts. On écoute rarement pour comprendre ; souvent, on écoute pour répondre, pour confirmer nos certitudes, ou pour démonter l’autre.

 

L’histoire politique congolaise est jalonnée d’exemples de figures mises à l’écart, non pas parce qu’elles avaient tort, mais parce qu’elles n’étaient pas les bonnes personnes selon le prisme de ceux qui détiennent momentanément le pouvoir.

 

Prenons l’exemple de Kamerhe. Nombre de ses mises en garde sur la gestion des affaires publiques, les alliances stratégiques ou la nécessité de réformes en profondeur ont été moquées, caricaturées. Aujourd’hui, plusieurs de ses prédictions se réalisent. Et pourtant, combien auront le courage de reconnaître qu’ils l’avaient mal jugé ?

 

2. Pourquoi refuse-t-on d’écouter ?

 

L’orgueil politique, l’émotion, le tribalisme, les intérêts personnels… autant de barrières empêchant une écoute objective. En RDC, comme ailleurs, on n’écoute pas un message, on regarde d’abord qui le porte.

 

Si c’est « notre camp » qui parle, nous applaudissons.

 

Si c’est « l’adversaire », nous rejetons, même si l’argument est solide.

 

 

C’est ce sectarisme qui empêche la RDC d’avancer. Trop souvent, la politique congolaise fonctionne sur un mode binaire : les héros du jour deviennent les traîtres de demain, et vice versa, selon l’humeur du moment.

 

3. Que faire ? Vers une écoute intelligente

 

Écouter ne signifie pas être d’accord, mais comprendre pourquoi l’autre pense ce qu’il pense. La RDC a besoin d’un changement de culture politique, où le débat se base sur les idées et les faits, pas sur les émotions et les rancœurs personnelles.

 

Nous devons apprendre à :

Séparer le message du messager : Un bon argument reste valable, peu importe qui le formule.

Accepter d’avoir tort : Ce n’est pas une faiblesse, mais une preuve de maturité.

Privilégier l’intérêt collectif : Avant de rejeter une proposition, se demander : « Est-ce que cela peut être utile au pays ? »

 

4. La sagesse de l’écoute proactive

 

Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de « réhabiliter » ceux qu’on a injustement diabolisés. Il s’agit surtout de ne pas répéter les mêmes erreurs.

 

L’avenir de la RDC ne se construira pas sur l’orgueil des élites ni sur le mépris de l’intelligence. Écoutons ceux qui pensent avec lucidité, même si leur vérité nous dérange. Car l’Histoire est cruelle avec ceux qui ignorent les signes du temps.

 

Vital Kamerhe en sait quelque chose. D’autres aussi. La vraie question est : Sommes-nous prêts, enfin, à écouter et à apprendre ?

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