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Chronique de CLBB : L’Indécence Politique au Temps de la Guerre

 

 

La récente révélation d’un scandale impliquant des officiels congolais en déplacement en Suisse, qui auraient dépensé plus de 500 000 dollars dans un hôtel de luxe et des achats ostentatoires, provoque à juste titre une indignation généralisée. Plus qu’une simple affaire de gaspillage, cet épisode met en lumière l’indécence d’une élite politique qui, face à un pays en crise, affiche un mépris flagrant pour la souffrance de son peuple.

 

Quand la liplomatie devient du tourisme de luxe

 

Selon les informations relayées, ces six politiciens ont réservé des dizaines de chambres de luxe, bien au-delà de leurs besoins réels. Ces dépenses somptuaires représentent à elles seules un cinquième de l’aide d’urgence envoyée par la Suisse à la RDC, censée alléger les souffrances causées par le conflit dans l’Est du pays. Devant un tel spectacle, la réaction suisse ne s’est pas fait attendre : certains députés exigent la suspension pure et simple de l’aide au Congo jusqu’au départ du régime en place.

 

Cette situation illustre un phénomène récurrent en RDC : l’appropriation abusive des ressources publiques par une caste dirigeante qui se croit au-dessus des responsabilités et de l’exemplarité qu’exige la gestion d’un État en crise. Ces dirigeants, censés négocier des aides et défendre les intérêts du pays, se comportent en réalité comme des touristes richissimes, sans la moindre considération pour les souffrances de leurs concitoyens.

 

Un gouvernement qui décrédibilise Tout un Pays

 

La Suisse, connue pour sa rigueur et sa gestion efficace des fonds publics, ne peut que réagir face à un tel scandale. Le député Andreas Glarner a d’ailleurs résumé la situation en ces termes : « On doit tout stopper jusqu’au remplacement de ce gouvernement corrompu. » Ce propos, bien que brutal, exprime un sentiment partagé par de nombreux observateurs internationaux.

 

La question n’est pas tant de savoir si l’aide doit être suspendue, mais plutôt de comprendre pourquoi la classe dirigeante congolaise persiste dans des comportements aussi suicidaires pour l’image du pays. Une élite responsable aurait dû comprendre depuis longtemps que dans un monde interconnecté, ces dérives ne restent plus secrètes. Les médias, la société civile et même les partenaires étrangers surveillent avec attention les faits et gestes d’un régime qui se nourrit du cynisme et de l’impunité.

 

Un système qui protège les coupables

 

Le plus grave dans cette affaire n’est pas tant la dépense elle-même, mais l’absence totale de conséquences. Qui, parmi ces six politiciens, sera tenu responsable ? Qui rendra des comptes aux contribuables congolais ? Probablement personne. Comme à chaque scandale, l’indignation durera quelques jours, des discours de façade seront prononcés, puis l’oubli viendra ensevelir cette nouvelle démonstration d’irresponsabilité.

 

En RDC, la culture de l’impunité est telle que même les scandales les plus graves ne débouchent jamais sur des sanctions exemplaires. Ce système est structuré de manière à protéger les puissants, pendant que la majorité de la population subit les affres de la misère et de la guerre.

 

Une classe politique qui détruit la crédibilité du pays

 

Chaque nouvelle dérive du pouvoir en place contribue à ternir l’image du pays sur la scène internationale. Il est de plus en plus difficile de convaincre les bailleurs de fonds d’investir dans un État qui donne l’impression d’être géré comme un casino privé. Cette situation rappelle un point fondamental : l’aide internationale ne peut se substituer à une gouvernance responsable.

 

Le Congo n’est pas un pays pauvre. Ses ressources minières et humaines devraient lui permettre de prospérer. Mais il est dirigé par une élite qui préfère détourner, gaspiller et s’enrichir personnellement plutôt que de bâtir un État digne et respecté.

 

Quelle issue face à cette indécence ?

 

Face à cette nouvelle humiliation, la population congolaise doit cesser d’accepter l’inacceptable. Les électeurs, la société civile, les jeunes générations doivent exiger une gouvernance plus responsable et mettre fin à ce cycle infernal où les élites se comportent en prédateurs insatiables.

 

Si l’aide suisse est suspendue, ce ne sera pas à cause de la Suisse, mais bien à cause d’un régime qui a perdu toute crédibilité. Il est temps que les Congolais eux-mêmes reprennent en main leur destin et refusent que leur pays soit continuellement sali par des dirigeants qui se moquent du bien commun.

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