Le journalisme sportif a une mission claire : informer, analyser et commenter l’actualité du sport avec rigueur et objectivité. Pourtant, à force de vouloir trop en faire, certains journalistes de BeIN Sports France semblent avoir oublié cette vocation, préférant s’ériger en arbitres bis, en procureurs de la VAR, voire en donneurs de leçons perpétuels sur les décisions arbitrales.
Regarder un match sur BeIN Sports France, c’est souvent assister à un grand écart constant entre l’instantanéité d’un jugement catégorique et un rétropédalage en règle quelques minutes plus tard. Trop souvent, leurs reporters s’empressent de contredire l’arbitre sur une action litigieuse, affirmant avec aplomb que la faute est inexistante ou que le hors-jeu est injustifié, avant de changer d’avis une fois que les ralentis et la VAR viennent clarifier la situation. Ce qui est frappant, c’est l’amnésie qui accompagne ces volte-face : aucun mea culpa, aucun retour sur l’excès initial, comme si la première analyse n’avait jamais existé.
L’art de la confusion médiatique
Le problème ne réside pas dans le fait d’analyser les décisions arbitrales – c’est même une attente légitime du public – mais dans la manière dont cela est fait. L’obsession pour la controverse prime sur la pédagogie. Plutôt que d’éclairer les spectateurs sur les règles du jeu et les contraintes réelles des arbitres, certains journalistes de BeIN Sports cultivent l’ambiguïté, soufflant le chaud et le froid, créant ainsi une confusion inutile.
Ils oublient que l’arbitre, sur le terrain, ne dispose pas des mêmes outils qu’eux. Sans ralentis à foison ni analyses en cabine, il doit prendre sa décision en une fraction de seconde. Or, bien que la VAR soit venue compléter son arsenal, elle n’est pas une science exacte et ne permet pas toujours d’apporter une réponse absolue. Il faut du discernement pour l’utiliser à bon escient, et il serait attendu des commentateurs qu’ils fassent preuve du même discernement dans leurs interventions.
Des journalistes ou des arbitres de salon ?
Un bon journaliste sportif doit rapporter l’information, fournir des clés de lecture et, si nécessaire, critiquer de manière constructive. Mais il ne doit pas se muer en censeur permanent des arbitres, ni en agitateur de polémiques artificielles. À force de s’ériger en experts omniscients, certains journalistes de BeIN Sports finissent par parasiter la compréhension du match au lieu de l’enrichir.
Le football est un jeu d’émotions, certes, mais aussi de règles précises. Il serait souhaitable que ces journalistes se recentrent sur leur rôle de reporters et non d’auditeurs perpétuels de l’arbitrage. Après tout, le spectacle du football repose avant tout sur les joueurs et leurs performances, pas sur une énième controverse arbitrale artificiellement gonflée pour alimenter le débat du lendemain.