Chronique de CLBB : L’heure de la responsabilité collective pour le Congo

Le cri d’indignation exprimé dans cette vidéo reflète une colère partagée par beaucoup d’observateurs engagés face à la situation tragique qui prévaut en République Démocratique du Congo (RDC). Entre dénonciations des élites corrompues, critiques de la passivité populaire et exhortations à l’action, ce message appelle à une introspection collective sur la responsabilité et le rôle de chaque Congolais dans le destin de leur nation.

 

Une terre sous pression, un peuple sous anesthésie ?

 

Le Congo, avec ses ressources naturelles inestimables, demeure au centre des convoitises internationales. Mais ce n’est pas seulement le poids des interventions étrangères qui étouffe la nation : il y a aussi un problème interne, celui de l’inaction collective. Pourquoi, face à une menace de balkanisation dénoncée depuis des décennies, les Congolais semblent-ils désarmés, distraits, voire complices de leur propre déclin ?

 

L’auteur de cette vidéo pointe du doigt plusieurs éléments :

 

Une classe politique corrompue et docile, souvent perçue comme des marionnettes des puissances occidentales.

 

La manipulation des masses à travers la distraction, notamment via la musique et d’autres formes de culture populaire qui, au lieu d’élever les consciences, participent à l’endormissement.

 

La complicité tacite des élites religieuses et sociales, qui détournent l’attention des vrais enjeux pour privilégier leurs intérêts personnels.

 

 

La malédiction ou l’absence de sursaut ?

 

Le terme « malédiction » revient avec insistance. S’agit-il d’une fatalité culturelle ou d’une condition imposée par des siècles de colonisation, de pillages, et d’exploitation systématique ? Ou est-ce, comme le suggère implicitement cette vidéo, une excuse qui masque une incapacité chronique à se mobiliser efficacement ?

 

La passivité dénoncée ici n’est pas propre au peuple congolais. Elle peut être le symptôme d’un traumatisme collectif profond, d’un épuisement moral face à des décennies de crises répétées. Pourtant, il devient impératif de dépasser cet état de torpeur.

 

L’appel à l’action : une stratégie floue

 

L’appel lancé dans cette vidéo, notamment celui de « prendre les ambassades américaines », illustre une frustration profonde, mais aussi un manque de stratégie concrète. Si l’on comprend l’urgence d’agir face à une situation critique, ce type de discours peut facilement être interprété comme un appel à la violence, ce qui risquerait d’aggraver la situation plutôt que de la résoudre.

 

L’histoire montre que les changements durables passent par des mouvements bien organisés, non par des actions impulsives. La question devient alors : comment canaliser cette colère légitime pour en faire un levier de transformation ?

 

Une jeunesse à réorienter, des élites à responsabiliser

 

La jeunesse congolaise est souvent décriée pour son manque d’implication. Pourtant, elle constitue le principal espoir du pays. Il est crucial de l’éduquer sur les enjeux géopolitiques et de lui fournir les outils nécessaires pour devenir un acteur du changement.

 

De même, les élites congolaises – tant au pays qu’à l’étranger – doivent dépasser leurs intérêts personnels pour se recentrer sur le bien commun. La diaspora, en particulier, possède des ressources intellectuelles et financières pouvant jouer un rôle clé dans la reconstruction nationale.

 

Conclusion : Le Congo ou le sursaut collectif

 

Les critiques virulentes de cette vidéo, bien qu’excessives par moments, soulignent une vérité fondamentale : la RDC ne pourra sortir de son impasse actuelle que si chaque Congolais – dirigeant ou citoyen, élite ou populaire – accepte de porter sa part de responsabilité.

 

Le temps n’est plus à l’indignation stérile, mais à l’action stratégique. Seule une mobilisation collective, axée sur des objectifs clairs et réalisables, pourra inverser la spirale destructrice qui menace le pays.

 

C’est donc un appel à une réflexion nationale, mais surtout à un engagement personnel et collectif, que je lance dans cette chronique. L’histoire ne pardonne pas l’inaction. Le Congo mérite mieux. Il mérite son peuple.

Cyrille LUDUNGE BAGENDA BANGA

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