Frère, sœur Congolais(e),
Asseyons-nous. Parlons. Moquons-nous un peu… de nous-mêmes.
Tu veux le changement ? Vraiment ? Alors désolé, ce ne sera pas à la prochaine élection — à moins que tu crois encore que mettre un bulletin dans l’urne équivaut à déverser du Saint-Esprit sur la République.
On te l’a dit : ce n’est ni le président, ni le nouveau ministre autoproclamé « homme de la rupture », ni même ce prédicateur à la voix mielleuse sur YouTube. Le vrai changement viendra le jour où toi — oui toi, champion du tribalisme 4.0, adepte du « tozali na pouvoir » — tu aimeras ce pays plus que ton église, ton estomac, ou ta haine bien entretenue sur TikTok.
Le patriotisme, ce n’est pas coller un autocollant « RDC mon pays » sur ta voiture pendant que tu jettes les ordures dans le caniveau. Ce n’est pas non plus hurler « vive le Congo » la main sur le cœur pendant que l’autre main pioche dans la caisse du projet fictif de développement de ton village.
Tu veux être patriote ? Commence par ne pas voler, même si ton chef t’encourage à « arranger » les chiffres. Protège celui qui ne parle pas ta langue — oui, même si son accent te donne des boutons. Sème la paix, même quand Facebook t’offre 30 raisons de tout casser.
Parce que soyons honnêtes : le Congo n’a pas besoin d’ennemis. Il a ses propres enfants. Ceux qui sabotent tout avec un sourire et un badge. Ceux qui s’indignent le matin et corrompent l’après-midi. Ceux qui pensent que « servir l’État », c’est d’abord se servir.
Mais bonne nouvelle ! Tu peux être une lumière. Pas une ampoule grillée. Une vraie lumière, qui éclaire sans griller le compteur. Travaille. Sois honnête. Arrête de dire « on fait comment même ? » à chaque problème. Et surtout : arrête de dormir pendant que le pays brûle.
L’histoire du Congo ne s’écrira pas dans les commentaires Facebook. Elle s’écrira avec des actes. Des vrais. Même si tu ne portes pas cravate, même si tu n’as jamais « checké » un député.
Réveille-toi. Parle. Agis. Aime ton pays.
Parce que tant qu’on aura plus de diplômes en corruption qu’en génie civil,
le Congo restera ce pays où même les rêves demandent un visa pour s’enfuir.
CLBB,
Le satiriste qui aime son pays… mais pas ses escrocs patriotiques.