Introduction : Des marches inutiles ou une stratégie économique efficace ?
Depuis des décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’une ingérence étrangère permanente, notamment à travers des soutiens directs ou indirects aux forces qui déstabilisent l’Est du pays. Face à cette situation, des Congolais organisent régulièrement des manifestations devant les ambassades des puissances impliquées. Mais ces actions ont-elles réellement un impact ? Un ami britannique m’a récemment confié que ces marches n’ébranlent en rien les intérêts des États concernés. Si vous voulez être entendus, frappez-les là où ça fait mal : leurs poches.
Le nerf de la guerre : L’économie comme levier politique
Les grandes puissances ne réagissent pas aux slogans et aux pancartes brandies devant leurs ambassades. En revanche, elles tremblent lorsqu’un boycott touche leurs entreprises génératrices de millions de dollars en RDC. Il s’agit donc de remplacer les marches symboliques par une véritable guerre économique, qui vise à affaiblir les intérêts économiques de ces nations en RDC afin qu’elles soient contraintes de revoir leurs positions.
L’Occident et certaines puissances régionales profitent des richesses de la RDC grâce à des multinationales et des entreprises qui opèrent en toute impunité. Il est donc logique d’exercer une pression économique en s’attaquant aux sources de leurs profits. Plusieurs pistes sont envisageables :
1. Boycott des compagnies aériennes occidentales
Refuser d’utiliser les compagnies aériennes des pays qui soutiennent directement ou indirectement le Rwanda dans l’agression contre la RDC.
Exemple : La compagnie belge SN Brussels a déplacé son hub à Kigali. Son objectif est clair : favoriser la montée en puissance du Rwanda au détriment de la RDC. Pourquoi continuer à enrichir cette compagnie ?
2. Refus d’utiliser les services des médias étrangers influents
Canal+, largement consommé en RDC, appartient à un groupe français qui tire des millions d’euros des abonnements congolais. Pourtant, la France a toujours adopté une posture ambiguë vis-à-vis du conflit en RDC.
Un boycott massif de Canal+ serait un message fort envoyé à la France.
3. Sanctionner les entreprises occidentales actives dans les ressources naturelles
Les sociétés minières étrangères exploitent le cobalt, l’or et le coltan congolais tout en fermant les yeux sur les complicités avec des groupes armés.
Encourager l’État à exiger des redevances plus élevées et à privilégier des partenaires alternatifs, y compris africains et asiatiques.
4. Créer une alternative aux entreprises étrangères
Il ne suffit pas de boycotter ; il faut proposer des solutions locales.
Développer des chaînes de télévision nationales puissantes pour remplacer Canal+.
Investir dans une compagnie aérienne nationale fiable pour limiter la dépendance aux transporteurs étrangers.
Les précédents historiques : Quand l’arme économique a fonctionné
L’histoire nous enseigne que la pression économique est un outil puissant pour provoquer un changement politique :
Le boycott des bus à Montgomery (1955-1956) : Aux États-Unis, les Afro-Américains ont cessé d’utiliser les bus en raison de la ségrégation raciale, mettant ainsi une pression économique qui a conduit à un changement de loi.
Les sanctions contre l’apartheid en Afrique du Sud : Ce sont les pressions économiques, y compris le désinvestissement des entreprises étrangères, qui ont fini par forcer la fin du régime ségrégationniste.
Le boycott des produits français en Turquie et dans le monde musulman : Face à certaines positions de la France, des pays musulmans ont décidé de boycotter des produits français, entraînant des pertes commerciales conséquentes.
Ces exemples montrent que la lutte économique est plus efficace que les simples manifestations.
Conclusion : Passer de la parole aux actes
Les Congolais doivent comprendre que le pouvoir se trouve dans leur consommation et dans leur argent. Ce ne sont pas les slogans, mais les actions économiques concrètes qui forceront les puissances étrangères à réviser leur politique en RDC.
Plutôt que de marcher devant les ambassades, marchons vers une indépendance économique en arrêtant de financer ceux qui nous méprisent !
Vive la RDC souveraine et libre !