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Société

Chronique de CLBB : La pire prison est celle qu’on porte en soi

 

 

L’histoire de l’humanité regorge d’exemples de grands hommes et femmes qui, enfermés dans des cellules bien réelles, ont pourtant réussi à préserver leur liberté intérieure. Nelson Mandela, emprisonné pendant 27 ans, n’a jamais laissé Robben Island briser son esprit. Émile Zola, exilé pour avoir dénoncé une injustice, n’a jamais cessé d’écrire et de défendre ses idées. Plus proche de nous, combien de prisonniers politiques, d’otages ou même d’innocents incarcérés ont su préserver une dignité et une force qui dépassaient les murs qui les entouraient ?

 

À l’inverse, combien de personnes jouissent de leur liberté physique tout en vivant enfermées dans des prisons invisibles, celles de leurs peurs, de leurs regrets, de leurs traumatismes ou de leurs illusions ? Ces prisons, bien que sans barreaux ni geôliers, sont souvent plus redoutables que celles de béton et d’acier.

 

Les barreaux invisibles : peur, culpabilité et résignation

 

La peur est l’un des premiers murs de cette prison intérieure. Elle inhibe l’action, empêche la prise de risque et paralyse les ambitions. Une personne qui vit dans la peur – peur de l’échec, du regard des autres, de l’inconnu – est un être enchaîné, même s’il se trouve dans une société libre.

 

La culpabilité est une autre prison sournoise. Certains portent en eux des fautes passées comme des chaînes, incapables de se pardonner ou d’avancer. Ils sont enfermés dans le passé et ne voient plus le présent comme un espace d’opportunités.

 

La résignation, enfin, est peut-être la pire des prisons. Celui qui accepte passivement son sort, qui ne croit plus en un avenir meilleur, s’est enfermé lui-même dans un cachot dont il a pourtant la clé. Ce sont ces individus qui répètent, comme une fatalité : « C’est ainsi », « On ne peut rien y faire », « C’est le destin ».

 

Les chaînes de l’ombre en RDC

 

Si cette prison intérieure est universelle, elle revêt une dimension encore plus dramatique en République Démocratique du Congo. L’oppression extérieure – dictatures, corruption, crises économiques – a souvent engendré une oppression intérieure chez les Congolais. Beaucoup vivent avec la conviction que le changement est impossible, que le pays est condamné à la médiocrité, que la politique ne peut être que synonyme de trahison.

 

Cette mentalité constitue un véritable boulet, car elle empêche l’éveil d’une conscience collective capable de transformation. Or, la véritable libération ne viendra pas seulement d’un changement de dirigeants ou d’un miracle économique. Elle viendra d’abord de l’intérieur, de la prise de conscience que personne ne peut nous libérer si nous restons captifs de nos propres peurs et illusions.

 

Briser les chaînes : un combat intérieur

Comment sortir de cette prison intérieure ?

 

1. Reconnaître sa captivité : La première étape vers la liberté est de prendre conscience de sa propre prison. Admettre qu’on est enfermé, c’est déjà entrevoir une issue.

 

2. Reprendre le contrôle : Celui qui comprend qu’il est maître de son esprit, de ses choix et de ses pensées, commence à briser ses chaînes.

 

3. Oser l’action : L’action est la seule antidote réelle à la résignation. Changer, c’est faire un premier pas, aussi petit soit-il, vers quelque chose de différent.

 

4. S’entourer d’esprits libres : Comme disait Nelson Mandela, « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. » L’énergie de ceux qui refusent la soumission est contagieuse.

 

En définitive, la pire des prisons n’est pas celle qu’on nous impose, mais celle que nous acceptons. La clé est souvent entre nos mains, encore faut-il avoir le courage de l’utiliser.

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