La diplomatie offensive de Kinshasa fait vaciller Kigali, et Charles Kabuya en dresse le constat sans détour. Réagissant au discours défensif de Paul Kagame lors de la commémoration du génocide rwandais, l’écrivain et essayiste souligne un affaiblissement manifeste du président rwandais, déstabilisé par l’échec de ses manœuvres en République démocratique du Congo.
Il n’aura fallu qu’une stratégie ferme et assumée pour exposer l’homme que beaucoup, hier encore, disaient inébranlable. Paul Kagame, le président rwandais, apparaît aujourd’hui sous son vrai visage : celui d’un dirigeant déstabilisé, démasqué, et en perte de repères. La diplomatie agressive et méthodique de la République démocratique du Congo (RDC) a porté ses fruits, en rompant l’épais rideau de silence qui, durant des années, protégeait ses aventures militaires en terre congolaise.
L’écrivain et essayiste Charles Kabuya a saisi, avec une acuité remarquable, les signes de cette chute de masque. Dans une réaction sans détours sur son compte X, il déclare : « J’ai suivi le discours de Paul Kagame lors de la cérémonie commémorative du génocide rwandais.
L’homme radote beaucoup et donne le sentiment d’être passablement déstabilisé et touché dans son orgueil par ses dernières déconvenues diplomatiques. Il a été constamment sur la défensive, tentant de se justifier sur un ton accusatoire. Preuve qu’il a perdu la bataille de l’opinion face à la RDC (son narratif tronqué faisait sa force) D’ailleurs, le Congo a monopolisé une bonne partie de son discours. Il a paru également obsédé par le président de la RDC, sur qui il a déversé un torrent d’accusations en mode gossip, se rendant un peu ridicule. L’homme, qui n’est déjà pas un fin orateur, était pour le moins pittoresque, et même pathétique. Bref, ce n’est plus le Kagame arrogant et sûr de lui…»
Charles Kabuya met ici le doigt sur l’essentiel : l’isolement progressif d’un chef d’État longtemps présenté comme un modèle de résilience mais dont les ambitions régionales, désormais exposées au grand jour, révèlent un autre visage — celui d’un acteur fébrile pris au piège de ses propres contradictions. Loin de ses discours mesurés d’antan, Kagame cède aujourd’hui aux invectives, illustrant l’étendue des coups portés à sa stature sur la scène internationale.
La RDC, sous l’impulsion de sa nouvelle diplomatie de vérité, a cessé d’être spectatrice pour devenir actrice. En multipliant les offensives politiques, médiatiques et juridiques, Kinshasa a mis à nu la duplicité de Kigali, contraignant ce dernier à abandonner l’arrogance pour le plaidoyer maladroit. La récente fébrilité du président rwandais n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’une stratégie mûrie qui fait aujourd’hui voler en éclats le mythe de son invincibilité.
Ainsi, Paul Kagame découvre qu’en face, la résistance s’organise et que la communauté internationale n’est plus sourde aux cris d’un peuple longtemps martyrisé. Le temps des aventures obscures et des justifications commodes semble révolu. Désormais, chaque mot, chaque posture trahit un affaiblissement. Et c’est dans ce crépuscule politique que la RDC dessine, avec détermination, les contours d’une ère nouvelle.