Le père François Xabier Zabalo d’origine espagnole fut curé de la paroisse Sainte Thérèse de N’djili vers les années 80 avant de se rendre dans la partie orientale de la République démocratique du Congo et tout précisément à Kisangani comme curé de la paroisse Christ Roi dans la commune de Mangobo.
Fervent pasteur et très cultivé mais toujours très sobre, ce pasteur des pauvres fut marqué par le quotidien, non seulement de ses nombreux fidèles de Tshangu, mais surtout de toute cette population de Tshangu qui broyaient du noir sous la dictature du maréchal Mobutu Sese.
Artiste de talent en peinture comme en musique, le père Xabier Zabalo a composé plusieurs chansons dont » sur la route de N’djili » où il raconte la vie des milliers d’âme qui se lèvent tôt du côté de l’aéroport international de N’djili où la pauvreté n’est toujours pas à démontrer pour atteindre le centre ville et, particulièrement, le grand marché pour leur survie.
Le jésuite rappelle, alors, à ces pauvres gens que Jésus n’est pas si loin d’eux comme avec les disciples d’Emmaüs: » Et tout près de chacun, un ouvrier silencieux fait le même chemin, il s’appelle Jésus mais les pauvres passants ne l’ont pas reconnu. A trois heures de la nuit, sur la route de N’djili.
Aujourd’hui encore, plus de quarante ans plus tard, rien n’a changé et c’est, peut être pire que ça.
Cette chanson reste une interpellation à la classe politique congolaise et aux jeunes politiciens de Tshangu l’amour du prochain, car il n’y a pas de paix sans pain.
Le père Xabier Zabalo s’occupe depuis quelques années des réfugiés dans sa ville natale, Bilbao. Il a su joindre sa guitare sèche aux réalités congolaises et s’est souvent montré comme défenseurs des causes africaines.
Le média d’information musicale, mbokamosika.com lui dédia un article dont voici un extrait
Père Zabalo, le griot blanc de Ndjili
François-Xavier Zabalo (en espagnol Francisco Xabier Zabalo) est un prêtre catholique de nationalité espagnole. Ce jésuite né à Bilbao dans le pays basque, arrive à Kinshasa en 1964 où il est ordonné prêtre neuf ans plus tard en 1973. Il travaille pendant plusieurs années comme professeur au collège Pie XII de Ndjili au quartier 4 devenu Institut Bonsomi avec l’authenticité. Certains l’appellent aussi père Caudy. Il parle le lingala presque sans accent. Au début des années 80, il compose plusieurs chansons condensées dans une cassette éditée par Saint Paul Audio Visuelles. Il donne à cette causerie musicale le titre Sur la route de Ndjilien souvenir à cette commune qui l’a adopté , où il vit et travaille à la fois comme enseignant et comme prêtre. Père Zabalo est non seulement un Kinois mais aussi et surtout un véritable Ndjilois. Cette municipalité a toujours été une source d’inspiration pour ses compositions et plus tard pour ses écrits. Ses chansons sont des poèmes qui parlent de l’amour, de la solitude, de la vie de tous les jours à Ndjili et surtout du Christ ; des chansons qui amènent à la méditation sur la condition humaine, la situation des hommes et des femmes au Congo. On y trouve des titres comme Sur la route de Ndjili, Que tout le monde chante la vie, Ce que je veux, Le mendiant, Seul parmi les gens, Le vin de la souffrance etc. Comme Kuyena ou Kapia, Père Caudy chante en grattant sur sa guitare en même temps, ou en soufflant par intermittence dans l’harmonica. Il a fait le tour de plusieurs paroisses kinoises afin de chanter pour les jeunes qui l’invitaient.
Jacques Kalokola