Dans son album Simaro, encore et toujours, édité en 2013, le poète Lutumba Ndomanueno Simon alias Simaro a repris l’une de ses chansons les plus réussies en boléro diffusée entre les années 1967-1968 intitulée » Annie yo obosani ngai ».
Cette chanson interprétée par le brazzavillois Michel Boyibanda met son auteur et compositeur au centre de cet opus. Simaro dont l’on ne connait que deux conquêtes, Kelani, son épouse légitime et Mbole, son amour des rêves serait tombé très amoureux d’une certaine Annie, une divorcée qui rejoint son mari après avoir eu des relations amoureuses avec le musicien.
Pris de chagrin, l’amoureux déçu adresse cette chanson à sa dulcinée pour les bons moments passés ensemble bien qu’elle a décidé de rentrer dans son mariage : » bomengo na yo nga nde na pasi, oh dit Annie eh, mwana maman ah ah ah, ata lelo olie na lutu, ko bosana nga te oh, Annie ya motema pour dire mon amour, même si aujourd’hui tu vis dans l’opulence, ne m’oublie pas.
On s’imagine alors un jeune guitariste célibataire qui est tombé sur une femme divorcée qui a rejoint sa famille dans un quartier de Kinshasa des années 60 où vivait ce jeune artiste qui a profité de ce moment gracieux avec une femme bien charnue comme il sait le voiler dans son texte de poète : » bilanga sambo, ngombe mafuta oh dit Annie eh, liyaka mpe banzaka nga, kobosana nga te oh, Annie wa Masiya ».
Voici la première version enregistrée et diffusée entre 1967-1968.
Comme il savait le faire, le poète va réussir un coup de génie dans la reprise de la même chanson dans l’album Simaro , encore et toujours en 2013 avec le concours de l’un des meilleurs arrangeurs de la musique congolaise moderne, JP Kiss.
Le patron de l’orchestre Bana Ok va faire alors recours aux voix féminines et va léguer aux futurs générations un opus qui n’a rien à envier à d’autres chansons en boléro à travers l’histoire de la musique dont voici la saveur mélodique comme il le savait seul réaliser des chefs-d’œuvre.
Bravo l’artiste !
Jacques Kalokola