Ntambu Luntadila fut ce grand couturier des années 70 qui confectionnait des abacos pour Désiré Mobutu, président du Zaïre. Il fut un grand ami de Simaro Masiya. Les deux habitaient dans la commune de Lingwala. A chaque fois que Luntadila avait des démêlés avec ses « Mbanda », ses rivaux, il recourait à son ami artiste par des « Mbwakela », ce style de la musique congolaise qui consiste à critiquer les personnes qui semblent faire ombrage à certains avantages.
C’est le cas de la chanson » Sala lokola Luntadila » qui s’adresse à un rival que Luntadila qualifie d’ivrogne et irresponsable. La personne visée par la chanson aurait brisé le mythe de l’ancien couturier de Mobutu réputé homme riche et beau devant lequel aucune femme ne résistait d’où :
» Kitoko etika Luntadila ekende wapi« , une touche particulière du poète Simaro pour vanter la beauté de son cher ami:
» où trouver la beauté si ce n’est pas sur Luntadila« .
Les témoins qui l’ont connu dans les coins de Lingwala racontent qu’à chaque fois que ce grand couturier de l’époque était payé par Mobutu, il se la coulait douce jusqu’à ce qu’il reste les poches vides avant de reprendre sa machine à coudre. Luntadila est mort pauvre et a laissé plusieurs veuves et orphelins que l’on peut croiser dans les rues de Kinshasa. Retour sur une chanson réussie par Simaro Masiya qui loue son ami de tous les temps.
Deb’s Bukaka