Chanson racontée : « Lipopo ya banganga » de Kalle Djeff(illustration audio)

Kinshasa reste une capitale toujours mouvementée avec ses lieux de loisir diurnes comme nocturnes. Vers les années 60, Kalle djeff, alors responsable de l’orchestre Africa Jazz, a su donner, avec le compositeur de cette chanson, Jeannot Bombenga, la température de cette mythique mégapole où des milliers d’âmes se touchent et se retouchent, se croisent et se re-croisent, croyants comme sorciers.

C’est cela  » Lipopo ya banganga », une chanson qui relate les lamentations, les regrets d’un jeune fonctionnaire venu du Congo profond pour Kin la Belle.

Ébloui par tout ce qui l’entourait dont une très belle femme, Rosina, le pauvre  » mbokatier »(paysan) vida ses économies durant les folles nuits de Kinshasa :

« Oh Kisasa makambo, mikolo nyoso feti n’a feti n’a sala boni, eh Lipopo nayoka sango, ekomi nga awa économie ekufi, olobi nga n’a kanga Motema, bilongi oyo ndenge ndenge n’a tiya wapi eh, natiya ata lomeya n’a poche, ekobima nga awa nako zonga wele wele. Chèque n’a nga esila kala, bipayi na defaka ba kanga ko étage kala, mboka ko moko kombo ebele: Kinshasa, Kin Malebo, Lipopo Léo ville  » pour dire Kinshasa est une ville envoûtée. c’est la fête chaque jour, une ville dont j’avais des nouvelles de loin mais à mon arrivée, j’ai bousillé toutes mes économies. Tu me dis de me maîtriser mais comment me maîtriser devant toutes ces beautés ? A chaque fois que je mets un petit rien dans ma poche, je rentre bredouille. Mon carnet de chèque n’a plus un rond et là où je vais souvent emprunter l’argent , c’est fermé. En plus, une ville avec plusieurs dénominations : Kinshasa, Kin Malebo, Lipopo, Léo ville.

Kalle Djeff dans Lipopo ya banganga

Notre mbokatier se décida, ainsi, de retourner au village pour un bain de délivrance pour se dégager de  » botutu », un mauvais sort qui lui serait jeté depuis Léo. Le dessinateur congolais chéri Samba se serait inspiré de la chanson Lipopo ya banganga pour illustrer la vie trouble de certains paysans qui n’ont pas su garder leur maîtrise devant les plaisirs de Kinshasa. C’est ainsi qu’un tableau avait marqué l’esprit des Kinois à une certaine époque intitulé : » il faisait crédit à ses clients, retour au village ».

Ce tableau représentait un paysan retourner au village d’où il est venu sans rien rapporter de Kinshasa.

Retour au bercail

Dans une interview accordée à l’ancien président de la République, Mobutu Sese Seko, par une chaîne internationale sur la situation de précarité dans laquelle vivaient les Kinois, ce dernier ne tarit pas d’argument et répondit à son interlocuteur : »Tant que je verrai ces milliers des Kinois avec un verre moussé en blanc et bien installés dans les bistrots, je n’aurai pas de remords ».

Deb’s Bukaka

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