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Chanson racontée : » la beauté d’une femme  » d’Afriza international (illustration audio)

La rédaction de sphynxrdc.com voudrait célébrer avec toutes les mamans de la République démocratique du Congo et du monde entier  cette journée leur dédiée par une chanson rendue publique en 1985,  » La beauté d’une femme  » de l’orchestre Afriza international de Tabu Ley alias Rochereau.

Cette chanson bien rendue par la voix suave de la Cléopâtre de la musique congolaise moderne en la personne de Moseka Mbilia Bel résonne encore comme à l’époque de sa distribution et diffusion.  Ce morceau qui reçut un franc succès  surtout auprès des femmes dites « légitimes » parce que mariées officiellement, reprend l’histoire de deux femmes qui se disputent,  naturellement, un homme. Nous sommes à l’époque du mobutisme et l’on parle alors de deuxième,  troisième bureau, toutes ces femmes qui sont entretenues par les hommes hors mariage.

Les paroles reprises dans la chanson sont celles de l’épouse légitime qui interpelle sa rivale sur le rapport qu’elle entretient avec son mari.  Elle lui rappelle combien d’efforts son mari a eu à effectuer pour l’avoir comme épouse,  ce qu’il a déboursé,  combien des tours il avait effectués , combien de sacrifices et comment il s’est battu pour devenir un homme tel qu’elle le trouve aujourd’hui:

 » Oyebi mobali tokowela eloko nini asala mpo abala nga, ba pasi nini amona mpo akoma boye, tuna sango mpe ba yebisa yo« .

Selon les bobards kinois, cette chanson serait composée par maman Thérèse dit Théthé pour répondre aux provocations de sa rivale qui n’était autre que l’interprète de la même chanson,  Mbilia Bel.

L’on raconte aussi,  toujours dans les bobards kinois qu’après s’être rendue compte de cette désinvolture, la Cléopâtre avait juré de ne plus parler à Tabu Ley qui est le mari assez vanté par la femme légitime. C’est ce qui fut fait.

C’est de cette chanson que sortira un terme assez utilisé par les kinois de l’époque « kufwa tangu », pour dire « un bon à rien », une personne perdue d’avance » tiré de deux mots lingala, kufwa(perdu, mort) et tangu(temps), du temps perdu.

La femme légitime qui avait décidé de rencontrer sa rivale tant vantée de loin se rend vite compte qu’elle s’était faite des fausses idées sur la personne qui n’a rien d’une femme mariée comme elle « : pasi ya pamba, kufwa tangu, tina nini n’a swana na yo, mobali aza na maboko na nga, ba fami ba kangela nga ye. La beauté d’une femme ekende sango banda bomwana te tango akoli, na ndenge mpe mibali ba tambola moto, ah maman« : pourquoi devrais je me disputer avec un bon à rien comme toi? La beauté d’une femme se remarque depuis son enfance,  comment les hommes se sont cassés la gueule pour la conquérir,  ce qui n’est pas le cas pour toi qui te cache derrière le miroir pour te dire belle « .

Une femme sage 

Cette chanson reste très instructive bien que répertoriée parmi les chansons de la musique congolaise où l’on retrouve des « mbwakela », ce genre des chansons faites des quolibets très souvent utilisé par Franco Luambo Makiadi.

La beauté d’une femme devrait interpeller la conscience des femmes mariées d’aujourd’hui qui devraient rester sûres d’elles parce que légitimement mariées et gardiennes du foyer.  La femme mariée ne devrait pas  livrer une bataille contre la première rivale,  au contraire, elle devrait se taire pour préserver l’honneur de son mari et la réputation de sa famille.  Les femmes libres devraient garder leur bande en étant conscientes de leur statut de  » bureaux ».

Certaines parmi elles ont compris pourquoi il faut garder sa bande loin de l’épouse légitime parce que l’on peut rencontrer des couples assez particuliers dans les coins et recoins de Kinshasa,  un homme  portant une bague de marié et une femme sans alliance: « kufwa tangu ».

L’autre leçon à tirer de cet opus est qu’à une certaine époque,  il n’était pas facile d’avoir une femme.  Il fallait un peu plus d’efforts et de considération de la part de l’homme avant de prendre une épouse. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où le plus offrant est le bienvenu.

Retour sur l’une des meilleures chansons du riche répertoire de la musique congolaise moderne,   » La beauté d’une femme  »

Jacques Kalokola

 

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