Ceni : le dernier moratoire de 72 heures de Christophe Mboso gâché

Le moratoire de 72 heures, le tout dernier de la série, que le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Puanga, a accordé aux confessions religieuses n’a reflété visiblement plus son souhait qu’un reflet tangible de la réalité.

Dans son courrier adressé aux représentants des confessions religieuses, Christophe Mboso parle d’un ultime appel. Il enjoint les huit confessions religieuses à parvenir cette fois-ci à la désignation du président de la Céni et d’un membre de la plénière. Mais l’interprétation de cette phrase a sonnée comme source de conflit.

Le speaker de la Chambre basse du parlement est d’autant plus confondu qu’il est poussé à endosser la responsabilité d’opérer le choix cornélien sur une personnalité appelée à se successeur à Corneille Nangaa. Invraisemblablement, le moratoire élaboré aux fins de permettre aux confessions religieuses de dégager un consensus autour du futur président de la Ceni a expiré le lundi 04 octobre à minuit en pure perte.

Les signaux n’ont vraiment pas été rassurants lundi. Les deux camps, à la manière d’antagonistes, d’où devraient ressortir une solution constructive, ne se sont pas accordés sur l’objet de leur rencontre dont la fin a donné lieu à une flambée de réactions. Les unes aussi virulentes que les autres.

A la lumière de leurs retranchements, au Centre Interdiocésain pour la Cenco et l’ECC et, au siège de CIME pour les six confessions religieuses (Kimbanguiste, Musulmane et quatre églises de réveil) porteuses de la candidature de Denis Kadima comme futur président de la Ceni, les hommes de Dieu ont plutôt attisé ou voulu laisser perdurer une crise qui se joue en compétition silencieuse, susceptible d’affecter à terme leur propre crédibilité.

Face au décor qui se profile à l’horizon, il devient difficile de dire de quoi sera fait demain. Pour parer à ce séisme, conséquence de toutes les offres de Mboso qui, par malheur, ont fait flop, l’ultime alternative du président de l’Assemblée nationale resterait de convoquer son institution en plénière en vue de lever une option de nature à éviter au pays une crise institutionnelle activement recherchée par les délégués des églises catholique et protestante, mais également par plusieurs autres officines politiques.

D’aucuns entrevoyaient par ailleurs un agenda caché de glissement du processus électoral qui serait paradoxalement entretenu par ceux-là qui feignent, dans leurs discours, de se battre pour la tenue des élections de 2023 dans le délai constitutionnel.

La nécessité, pour Christophe Mboso, d’y remédier au plus tôt, de reprendre le contrôle de la situation et d’être en mesure de présenter de façon crédible les ambitions des uns et des autres aux Congolais, reste de permettre cette fois à la représentation nationale de trancher.

Plus largement, le président de l’Assemblée nationale doit jouer le héraut d’une démarche déterminante pour permettre une fois encore aux chefs des confessions religieuses de recouvrer leur blason terni. Il est même d’avis que cette crise tombe au plus mal pour les leaders religieux en mal de consensus.

Principale chanson, la tête d’un candidat ne plaît pas à l’autre camp et vice-versa. La crise risque fort d’obscurcir les espoirs. Elle pourrait même les voiler totalement si la situation n’est pas réglée dans un pays particulièrement affecté par les affrontements sans fin des groupes armés dans l’Est.

Raymond Befonda

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