CENCO : Mgr Marcel Utembi parle de contrats miniers déséquilibrés

Mgr Marcel Utembi entouré d’autres membres de la. Cenco

Les Évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont ouvert une session sur l’environnement et les ressources naturelles, initiée par la Commission épiscopale pour les ressources naturelles (CERN/CENCO), le lundi 21 juin 2021 à Kinshasa. L’objectif global de cette session consiste à promouvoir un engagement effectif des Églises locales en vue de la sauvegarde du Bassin du Congo.

Madame Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Environnement et Développement durable, a rehaussé de sa présence, cette rencontre d’une grande importance.
Il en est de même pour Son Éminence Peter Cardinal TURKSON, Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral (DSDHI), qui a accepté de participer à ladite session.

Avant de déclarer ouverte la session sur « Église en RD Congo face aux enjeux de l’Environnement et des ressources naturelles pour la protection du Bassin du Congo et la sauvegarde de notre maison commune », Mgr Marcel Utembi a, dans son discours d’ouverture de la session, adressé la bienvenue et remercié sincèrement, au nom des Évêques membres de la CENCO, tous les participants d’avoir répondu à leur invitation.

« C’est une grande joie de nous retrouver pour réfléchir ensemble sur un thème aussi important pour la société et pour l’Église », a-t-il dit.

Pour l’Archevêque de Kisangani, le Peuple congolais fait face à des multiples défis : sociopolitiques, socioéconomiques, sécuritaires, humanitaires.

A tous ces défis récurrents se sont ajoutées plus récemment les catastrophes naturelles, dans la zone de Goma suite à l’éruption du volcan de Nyiragongo et à Uvira ainsi qu’à Kalemie – Moba, suite à des inondations dues à la montée des eaux du Lac Tanganyika.

« Qu’il me soit permis de souligner que, depuis 1977, il s’est créé au sein de notre Conférence Épiscopale une tradition de la formation permanente des Évêques. Dans ce cadre, les Évêques de la CENCO ont eu successivement ces dernières années des sessions sur les thèmes variés, mais tous importants pour notre mission de Pasteurs », a dit Mgr Marcel Utembi.

Il a reconnu qu’après avoir parcouru divers thèmes, dans le cadre d’information et formation permanente, il sont aujourd’hui nous en sommes à l’environnement et aux ressources naturelles.
Cette réflexion sur l’environnement et les ressources naturelles vient inscrire nos activités dans la suite du Synode spécial sur l’Amazonie convoqué par le Pape François, et aussi dans le cadre de la célébration de l’année spéciale Laudato Si souhaitée par le Saint Père.

« Nous ne pouvons réfléchir sur les défis de la protection de l’environnement et de l’exploitation des ressources naturelles sans considérer leur relation avec le développement humain intégral », a dit Mgr Marcel Utembi en se posant quelques questions en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles de la RD Congo et l’appel mondial à la solidarité pour sauver la planète.

Trois questions étaient au centre de son discours en considérant la contrainte de solidarité pour la conservation de la forêt et comment conserver la forêt face à la population qui vit de la forêt? ; « Quelle solidarité exercer à l’égard des pays dont les points d’eau se dessèchent : celle du partage de l’eau ou celle de l’oxygène produite par la forêt nourrie par le réseau hydraulique du fleuve Congo ? » ; En travaillant sur la transition écologique, comment s’assurer des dividendes de la RD Congo dans l’exploitation du cobalt et du lithium tant que certains contrats miniers restent déséquilibrés et que la volonté de sortir les creuseurs artisanaux et les enfants des mines se bute à la pauvreté générale de la population ?

Pour lui, avec le changement climatique, il y a la contrainte de laisser l’exploitation des hydrocarbures.
« Comment comprendre que la RD Congo ne puisse toucher aux hydrocarbures que l’on semble localiser presque partout dans des aires protégées : parcs, forêts, lacs, etc ? », s’étonne-t-il.

Mgr Utembi se demande « comment comprendre que des populations congolaises soient obligées de vider leurs terres, leurs espaces de vie, qu’elles soient massacrées au quotidien sans égard pour leur dignité d’hommes créés à l’image de Dieu ? » ajoute-t-il.

La pandémie de coronavirus et les épidémies de la maladie à virus Ebola ainsi que le choléra montrent notre défaillance dans la gestion de l’écologie humaine.
Les conséquences sont multiples sur le plan économique et social au point de créer des distances et diminuer la chaleur humaine. Il est temps que nos comportements au quotidien combattent la pollution multiforme dans une conscience d’êtres humains créés tous à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Ces quelques aspects des défis de gestion des ressources naturelles évoquées montrent la complexité de la question.
Face à ces défis, la sollicitude est de promouvoir une éducation de notre Peuple au respect de l’environnement pour la protection du Bassin du Congo. Celui-ci constitue le 2ème poumon de la planète (Cf. Encyclique Laudato Si’ , n. 38), la RD Congo porte la responsabilité de 60% de la forêt de ce Bassin. « Ainsi, nous avons la mission de mener un plaidoyer pour une prise en compte de la dignité des personnes et de l’amélioration des conditions de vie des populations qui vivent dans cet environnement à protéger pour le besoin de l’humanité », se plaint-t-il.

« Dans le cadre de sa pastorale pour une écologie intégrale en vue d’un développement humain intégral, la CENCO s’est dotée d’une Commission Episcopale pour les Ressources Naturelles (CERN) dont le travail a produit plus d’un résultat. Comme on peut le voir, les raisons ayant conduit à cette pastorale demeurent et nécessitent un engagement de tous et une synergie d’action », renseigne le Président de la CENCO.
Gel Boumbe

Permettez que je saisisse cette occasion pour remercier, en votre nom et en mon nom personnel, tous ceux qui, par leur appui financier et par les divers conseils, ont bien facilité la préparation, l’organisation et la tenue de cette rencontre.
Aussi, je me fais le devoir de remercier anticipativement les différents conférenciers qui vont nous entretenir au cours de cette session ; dans l’espoir que les échanges qui auront lieu pendant ces assises aideront à outiller les participants.
Que, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Notre Dame de la Sagesse, le Seigneur soutienne les efforts de tous, tout au long de notre atelier.
Sur ce, Je déclare ouverte la session sur « l’Eglise en RD Congo face aux enjeux de l’environnement et des ressources naturelles pour la protection du Bassin du Congo et la sauvegarde de notre maison commune». Je vous remercie pour votre aimable attention.

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