Banque centrale du Congo: Faute d’un leadership fort, la province de la Tshopo perd le poste de vice-gouverneur

Les nouvelles nominations à la tête de la Banque centrale du Congo par le chef de l’Etat, le 5 Juillet dernier, font tâche d’huile dans l’opinion publique dès la publication des identités de nouveaux promus. En effet, le poste du vice gouverneur de cette institution a toujours été réservé à l’espace orientale et plus particulièrement à la Tshopo comme ce fut le cas avec le dernier vice gouverneur à occuper cette fonction en la personne de Jules Bondombe. Contrairement à cette tradition, quelle n’a pas été la surprise de ne pas retrouver un originaire de la Tshopo parmi les deux nouveaux vice-gouverneur qui sont respectivement originaire des provinces du Maniema et du Kongo central. La Tshopo vient de se voir, ainsi, privée d’un poste très important au sein de la Banque centrale du Congo.

Cette énième ratée coutera très longtemps chère à cette province qui avait loupé le Secrétariat général du gouvernement alors que le Ministre qui devrait désigner la personne à occuper ce poste fut originaire de la Tshopo. Ce dernier avait préféré choisir une personne issue d’une province voisine comme nouveau secrétaire général du Gouvernement. Ce qui préjudicie la Tshopo jusqu’aujourd’hui car elle ne saura plus reprendre ce poste vu les avantages que celui-ci offre lesquels, malheureusement, échappe à la Tshopo, et aussi, parce que au vu des enjeux de l’heure, ce poste est très stratégique, car pouvant servir tous les régimes qui pourront se succéder. Un proche de l’ancien ministre originaire de la Tshopo et son proche collaborateur n’a jamais cessé de regretter cette forfaiture:  » C’est depuis ce jour là que j’avais compris que nous avions un problème de leadership. Le professeur avait cédé à la pression des autres leaders issus de l’espace orientale et sacrifia, ainsi, les intérêts de la Tshopo. Nous voici aujourd’hui dans la rue sans aucun poste stratégique et de longue durée, les ministères étant passagers. D’ailleurs, le Ministère de l’environnement qu’occupe notre soeur Eve Bazaiba, ne nous revient pas de droit, c’est un poste réservé au Mlc et c’est pourquoi, aussi, vous ne trouverez que les membres du Mlc occuper des postes de responsabilité. Tshopo doit se réveiller mais je ne sait pas comment, car nous avons un vrai problème des leadership ».

De la méfiance totale

Il y a lieu de noter aussi que ceux qui avaient avaient l’information selon laquelle ce poste revenait de droit à la province de la Tshopo n’ont pas informé les autres, eux mêmes recroquevillés dans leur égoïsme originel, ont préféré le jeu du silence au lieu d’associer la communauté quant à la bataille qui s’avérait de plus en plus rude au vu des enjeux en face: nombreux sont ceux qui n’ont pas eu le courage politique de traverser vers l’Union sacrée de la Nation préférant, la peur dans le ventre, rester figés dans leur position de marche pied et fidèles jusqu’à la tombe comme ils l’ont juré au Rais.

Tshopolité, ça fait débat à Boyoma!

Alors que les autres se battent pour leur positionnement politique au niveau national comme international, de l’autre côté de Kisangani, les boyomais sont préoccupés par un néologisme qui ne cesse de nourrir des débats stériles:  » la Tshopolité ». C’est ce qui fait la une des groupes de discussion dans cette province d’où est tirée cette réaction d’un intellectuel de la Tshopo:

« La tshopolité est une idéologie à ne pas confondre avec la xénophobie, la haine, le tribalisme, le racisme ou une imposition. Nous souhaitons voir à la tête de la Tshopo un gouverneur autochtone comme cela est fait partout en RDC. Quoi de plus normal. La loi fondamentale ne me contredit pas à ce point. Je reste légaliste. Nous ne montons aucune communauté contre une autre. La preuve : toutes les communautés cohabitent paisiblement dans la Tshopo. La Tshopo est et restera accueillante plus que toutes les autres provinces de la RDC. Ne refusez pas aux Tshopolais de diriger les fonctions régaliennes du pouvoir de leur province. Ça serait méchant pour ceux qui ont été accueillis par la Tshopo. C’est comme un visiteur qui arrive chez vous. Vous lui donnez la chambre des visiteurs, mais il préfère dormir plutôt dans votre chambre et coucher avec votre épouse. Quelle sera votre réaction ? Attention, vous risquez de causer de mécontentement du propriétaire de la maison qui vous accueille. Et imaginez la suite… Fatalité !« 

Et un autre de commenter: « 

La tshopolité, un concept creux et sans fondement. La Tshopilité est pour moi une fuite en avant pour ceux qui ont fait preuve de leur irresponsabilité et incompétence. La Tshopilité est aussi l’hymne des sanguinaires qui veulent voir les sangs de nos frères couler pour justifier leur tribalisme et népotisme. Enfin, la Tshopilité est une sorte de magma qui grouille sous les pieds des inconscients dont les larves, une fois en explosion, ne choisiront pas, originaires où non originaires.
Arrêtez de vous amuser avec le feu
« .

Au vu de ces deux commentaires, il y a lieu de conclure que les Tshopolais ont besoin de parler un même langage et la Tshopo reste, encore et toujours, une province martyre, martyre au niveau national avec ces injustices à ciel ouvert en rapport avec les nominations à la Banque centrale du Congo, au niveau provincial avec ces discordes entre ces filles et fils qui ne savent pas encore distinguer l’utile à l’agréable, contrairement aux autres provinces qui font souvent bloc face aux enjeux en face, et sur le plan international où des milliers des victimes de la guerre de six jour entre deux armées étrangères attendent une réparation.

D’où viendrait ce revirement dans une province vantée « hospitalière » dont les occupants ne s’aiment pas et sont prêts à s’entre déchirer laissant les étrangers profiter des leurs droits et avantages?

That’s the question!

Sam Nzita

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