Parce que, il ne peut y avoir de réconciliation sans pardon,
Parce que, il ne peut y avoir de paix sans réconciliation,
Viendra le jour où nos deux Présidents, sans compromission mais à l’unisson,
Prendront de concert la route d’Oslo quérir la précieuse Distinction,
Car, esthètes de la Paix, ayant réconcilié leurs peuples et imposé des groupes armés, l’extinction se verront décerner le Nobel de la Paix, pour avoir pansé, définitivement, les plaies de leurs populations.
Nos vaines rancoeurs ne doivent jamais se faire juge de quelque rébellion,
Car la mémoire de nos héros tombés au front mérite de biens meilleures funèbres oraisons.
Que les viols de nos mamans, femmes, soeurs, filles, crimes que nous expierons,
Ne soit pas le vil prétexte d’une vendetta digne des guerres de religion,
Car l’essence, la grandeur et la fierté des filles et des fils d’une Nation,
S’éprouvent aussi par leur capacité à ne point réveiller les vieux démons,
Mais plutôt à magnifier du Livre Saint, les Canons et les Sermons,
Tout en s’armant du sceau de la justice transitionnelle et du goupillon.
C’est à ce seul prix que la facture de nos martyrs, nous réglerons,
En sachant accorder aux ennemis de NotreRépublique, la divine absolution.
Point donc d’oeil pour oeil dent pour dent pour que dans la paix, nous communions,
Car si la vengeance est la volupté du Paradis, notre vengeance à nous sera l’extase du Pardon.
Peine de mort, peine perdue, plutôt la prison à vie et la réclusion,
Car toute justice humaine est faillible, nous le savons, et le réprouvons,
Le risque d’envoyer à l’échafaud un seul innocent doit être sujet de réflexion,
Assouvir de la sorte sa soif de vengeance n’élève point une Nation,
Ni ne ramène à la vie ceux morts pour la Mère-Patrie c’est là notre conviction,
La miséricorde étant une vertu première, tout ressentiment n’est guère une option.
La victoire de la Guerre de Sécession fut de l’esclavage l’abolition.
Le Massacre de la Saint-Barthélémy, fils putatif de l’instrumentalisation de la politique et de la religion,
Se matérialisa par un soulèvement populaire d’une violence inouïe qualifiée d’insurrection,
Les persécutions pour cause de race, de genre, de religion ou de langue sont d’une infâme répulsion,
L’Histoire nous l’enseigne à souhait, faisons donc le choix de la conciliation,
Afin que dans notre République plus personne ne vive avec le handicap de ses droits victimes d’ablation.
À Yalta, Staline, Churchill et Roosevelt firent le choix de la Paix et décidèrent de l’Europe, la reconstruction,
Malgré l’horreur des crimes nazis qui pourrissent, à jamais, dans les poubelles de l’Histoire, ultime abomination d’une idéologie en totale putréfaction,
Le désir et la soif de Paix effacèrent le souvenir abject de l’Holocauste levain d’une volonté absurde d’extermination,
Car, lorsque l’on fait le choix de la Paix, s’impose à nous, la solennité du devoir de prescription.
Cette inextinguible soif de Paix étant la religion de toutes les confessions,
Chacun de vous, chacun de nous doit pouvoir conjuguer au présent la rédemption et la non-stigmatisation.
Frédéric Declercq et Nelson Mandela éteignirent les braises de la discrimination,
En décrétant la fin de l’Apartheid, de l’humiliation et de la ségrégation,
Dans sa dimension toute sacramentelle, Madiba légua le venin de la désunion,
De l’opprobre et de la rancune à ses géôliers d’hier et à sa prison,
En optant résolument pour l’union tournant ainsi en dérision le vice de la division,
Dans sa fonction toute présidentielle Frédéric Declercq fut en communion.
De Kiev à Damas, la guerre ne peut être la solution, de Gaza au Darfour, elle se révèle être une exécration,
Goma contre Kinshasa, cela est une caricature, révérence parler, un parjure de notre Constitution,
Garantir l’intégrité territoriale, préserver l’unité nationale et la cohésion,
C’est là votre devoir régalien, votre obligation, votre compétence d’exécution,
Ce contrat social qui fut l’objet même de vos ambitions et de votre élection,
Un engagement républicain que vous avez juré de tenir avec componction.
Parce que seul le pardon des péchés et leur rémission, sonneront le glas des guerres et des rébellions,
Laissons à la justice le choix d’infliger à tous les criminels de guerre une prompte et juste punition,
Pour avoir de familles entières briser le rêve de bonheur en y semant la désolation,
Pour avoir de la République violé l’édit fondamental de la Constitution,
Pour avoir de la Nation excommunié l’idéal d’unité nationale et de cohésion,
Pour avoir du pacte social déchiré les pages sacrées de la socialisation.
Aujourd’hui, votre destin vous obligeant, il vous appartient de nous insuffler l’air de l’espoir et de la rédemption,
Afin qu’un vent de liberté, de respectabilité, souffle en nous comme une exhortation,
Afin que le peuple congolais chante, de concert, l’hymne à la joie, avec émotion et dévotion,
Parce que vous aurez su raison garder et de retenue faire la démonstration,
Parce que vous aurez refusé de rejoindre dans le cimetière des causes perdues, tombeau de moult illusions,
Les bellicistes désobligeants et obscènes qui n’ont pour seul dicton que la loi du talion.
L’Histoire se souviendra de vous comme ayant enterré définitivement les rébellions,
Pour raviver dans le coeur de vos concitoyens les flammes de l’amour et de l’affection,
Pour avoir banni de votre vocabulaire les discours de haine et d’ethnicisation,
Pour nous avoir inculqué les valeurs républicaines de Justice, de Paix de Travail, sans compromission,
Pour nous avoir enseigné que notre seule et unique tribu commune à tous est la République, sans contrefaçon et en indivision,
Car la postérité est réservée aux hommes et aux femmes qui savent faire preuve de grandeur, cela je vous le dis, mieux qu’une prémonition, c’est ma profonde conviction, ma confession.
Joseph Kasa-Vubu et Patrice Lumumba ont vaincu la colonisation,
En faisant cause commune et en mettant leurs griefs au diapason,
Pour l’intérêt supérieur de la Nation et pour endiguer les sécessions,
Malgré les tourments de la jeune République et ses convulsions,
Unirent leurs forces pour rendre à leur peuple sa dignité d’antan sujette à confiscation,
Tout comme sa liberté et son indépendance en guise de consécration.
À votre tour aujourd’hui de lâcher les Colombes de la Paix, sans concussion,
Pour que brille dans le ciel congolais les lueurs de la pacification et le diamant de la réunification,
Afin que nous proscrivions à tout jamais des droits de l’homme les violations,
Afin que nous exorcisions pour toujours le démon des guerres et des rébellions,
Afin que nous léguions à nos enfants et petits-enfants, de notre Pays, la passion,
Aux Grands Hommes, le Panthéon de l’Histoire, et être de l’Histoire les Héros, c’est bien cela la plus grande des distinctions.
Roger Nzau
Kinshasa, République Démocratique du Congo
Le 08 juin 2025
Ce poème est composé de treize (13) sextets à lire tels quels pour en faciliter la compréhension. La rime y a été observée pour donner plus de rythme à la prose. Un sextet étant une strophe poétique composée de six vers.