Au-delà de la brouille Gouvernement -FEC

Marché Gambela à Kinshasa

Bientôt le » chinchard « , le poulet -pas seulement les cuisses, les ailes ou le cou- dans l’assiette du plus démuni ! Alléluia ! Pour réaliser cette vielle promesse faite par d’autres Gouvernements, les » Warriors » entendent casser les prix. A la mitraillette. A l’arme lourde, s’il le faut. Seule la fin de la faim justifierait les moyens. Tous les moyens.

Les réserves frappées du sceau du bon sens de la FEC ? Apparemment, les « guerriers » n’en ont cure. Pourtant, sans être spécialement des anges ni d’enfants de chœur en la matière, les opérateurs économiques rappellent l’abc classique de la structure des prix.

Au plaidoyer trivial du patronat s’ajoute l’immuable loi de l’offre et de la demande dont dépend principalement le prix de tout produit. A moins de rentrer dans le régime de subvention ou de l’économie dirigiste.

Vu du Congolais d’en bas, pour pertinentes qu’elles puissent paraître les observations de la FEC se heurtent au « ventre affamé n’a point d’oreilles « . Le principal, pour la majorité silencieuse soumise à un « régime minceur forcé » qui frôle l’ascèse, est de voir finalement ce surgelé » atterrir » dans l’assiette proverbialement dégarnie. Le reste ressemblerait au mieux à de la littérature ennuyeuse et, au pire, à des comptes d’apothicaire.

Pour une fois depuis des lustres qu’un gouvernement annonce une bonne nouvelle, trouver à y redire au » royaume de la bouffe d’abord » serait assimilé à de la sorcellerie. Les étudiants d’une certaine époque -pour ne pas dire de la bonne époque- se souviennent de la formule culte: » pour la bouffe, nous mourons « .

Reste qu’en mettant le turbo sur les produits surgelés, le Gouvernement fait passer -consciemment ou inconsciemment- un message des plus négatifs sur la nécessaire autosuffisance alimentaire. La démarche de l’Exécutif sonne comme une espèce d’hymne à l’importation.

Par où est passée l’emphase sur le « consommer congolais » pour justement réduire la trop grande et ruineuse dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur? Un pays qui ne produit pas ce qu’il mange est condamné à voir sa souveraineté demeurer sujette à caution. A la veille du 61ème anniversaire de l’indépendance, voilà le don béni de Dieu -où les poissons meurent de vieillesse – en être encore à signer des accords pour importer des chinchards et des poulets ! Un pays hyper gâté- faune, flore, hydrographie…- par la nature continuer à faire des importations l’alpha et l’oméga de sa politique alimentaire.

Au fond, comment s’assurer à long terme de la stabilité des prix des produits que l’on ne…produit pas soi-même ?
José NAWEJ

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