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Afrique : le continent perd environ 50 milliards USD par an dans les flux financiers illicites (rapport)

Le continent africain perd environ 50 milliards de dollars américains par an suite aux flux financiers illicites (FFI), renseigne le rapport sur la transparence fiscale en Afrique en 2021 publié par l’initiative Afrique.

Ce rapport souligne que l’Afrique est gravement touchée par les FFI en raison de leur intensité et de l’importance des ressources dont elle est privée.

L’ampleur des FFI de l’Afrique a été clairement circonscrite au cours des dernières années.

D’après ce document, en 2015, le Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites, créé par la Conférence des Ministres des Finances, de la Planification et du Développement économique de l’Union africaine (UA) et de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) et dirigé par S.E.Thabo Mbeki, ancien Président de l’Afrique du Sud, a publié un rapport intitulé «Track It ! Stop It ! Get It ! ».

Le rapport Mbeki a mis en évidence les principales composantes des FFI en provenance d’Afrique, à savoir la corruption, les activités commerciales et les activités criminelles, y compris l’évasion fiscale.

Ce rapport Mbeki avait également quantifié l’ampleur des FFI en provenance d’Afrique, qu’il a estimée à un minimum de 50 milliards USD par an.

Plusieurs rapports évoqués dans ce document sur la transparence fiscale en Afrique ont également mis en évidence le montant croissant des FFI en provenance d’Afrique et son effet négatif sur le développement du continent.

La publication de la Commission de l’Union africaine intitulée « Domestic Resource Mobilization: Fighting against Corruption
and Illicit Financial Flows3 » (2019) a reconnu que « les estimations de ces montants (FFI) oscillent entre 50 et 80 milliards USD par an et semblent suivre une trajectoire ascendante ».

En 2020, la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) « Rapport 2020 sur le développement économique en Afrique, Lutter contre les flux financiers illicites pour un développement durable en Afrique », a estimé que l’Afrique perdait 88,6 milliards USD par an du fait des FFI et a souligné que l’endiguement
de ce phénomène pourrait combler la moitié du déficit de financement des Objectifs de développement durable (ODD) de l’Afrique, estimé à environ 200 milliards USD par an.

Ce déficit est probablement encore plus important aujourd’hui compte tenu de l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les économies africaines.

Mitterrand MASAMUNA/Zoom-Eco

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