Affaire Bukanga Lonzo: la responsabilité partagée parmi les parties prenantes

L’affaire projet agro-industriel de Bukanga Lonzo continue de défrayer la chronique. Si pour les détracteurs du sénateur Augustin Matata Ponyo, le Premier ministre honoraire est le responsable attitré de la débâcle du projet actuellement à problème, eu égard aux appréhensions de mauvaise gouvernance évoquées dans les enquêtes de l’Inspection Générale des Finances, IGF, cette affaire vient une fois de plus révélée au grand public les dessous des cartes.

La responsabilité du Dr Matata Ponyo n’ayant pas été clairement déterminée, comme en témoignent des sources concordantes, la Primature ainsi que le Chef du Gouvernement sous sans conduite n’étaient nullement impliqués dans la gestion des fonds alloués au projet. Il en revient que le Gouvernement a eu tout simplement la réputation d’être un mauvais gestionnaire.

Sachant par ailleurs que le Premier ministre ne gère pas, et devant un tel mégaprojet, il a été convenu que la gestion soit élargie au niveau de quatre ministères, à savoir, le ministère du Portefeuille, de l’Agriculture, des Finances et celui de l’Industrie qui ont également leur part de responsabilité dans l’affaire, y compris les partenaires jugés viables qui ont été préalablement désignés par les membres du Gouvernement avec l’accompagnement de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

Selon la Constitution de la République démocratique du Congo, il est établi que l’Organe des décisions reste le Conseil des ministres du Gouvernement qui engage la responsabilité. Et, le dossier a été débattu en Conseil des ministres qui a engagé la responsabilité dans cette affaire. Somme toute, la responsabilité ne peut nullement être imputée au Premier ministre.

A savoir également que la Direction Générale de Contrôle des marchés publics, DGCP, a lancé un appel d’offre pour le marché de gré à gré. Au niveau du marché public, les conditions ont été telles que le marché public ne doit être accordé que par un appel d’offre ou un marché unique de gré à gré selon les conditions.

L’entreprise Africom était, à l’époque, seul responsable de l’exécution technique et financière du projet dûment signé sur base du contrat entre elle et quatre membres du Gouvernement concernés dans l’affaire. La Primature n’en était pas signataire.

A savoir en outre que le rapport de L’IGF n’épingle pas que Matata Ponyo. Il cite plusieurs autres noms avec des détails sur la responsabilité de chacun d’eux dans le document lié à cette enquête.

Le cas de l’actuelle Députée Nationale Louise Munga, Ministre du Portefeuille à l’époque des faits, en est une parfaite illustration. Il en est de même de celui de l’actuelle Sénatrice Ida Kamonji, Directrice Générale de Parc Agro-industriel à l’époque des faits, Matondo Mbungu, Directeur Général du Bureau Central de Coordination (BCECO) et biens d’autres noms.

Pour l’heure, l’opinion est loin de comprendre l’agitation autour du dossier, qui se trouve encore loin d’étaler ses conclusions depuis que l’IGF a commencé à entreprendre le processus.

Le retour au pays de « l’homme à la cravate rouge » est bien justifié par l’appel de la justice congolaise en vue de tirer au clair cette nébuleuse affaire fomentée pour farcir sa réputation de bon gestionnaire et de tout chercher à le clouer au pilori.

Autant que le harcèlement dont il est victime porte sur une stratégie visant à écarter tous les potentiels candidats à la présidentielle de 2023 dont il ferait comme, par ailleurs, bien partie.

De même, Matata Ponyo a été clair, lorsqu’il rappelle sans broncher que le processus du choix du partenaire AFRICOM et de l’implémentation du projet du PAI BL, s’était fait en trois temps à savoir le choix du partenaire AFRICOM, le choix du site pour l’installation du premier parc agro-industriel, et le choix du site retenu.

Le premier a consisté à la mission de vérification de la capacité d’AFRICOM d’assurer la gestion du PAI BL comptait les délégués de la Primature et des Ministères des Finances, Agriculture et Industrie.

Chaque délégué a été choisi et désigné par son cabinet ministériel et, à l’issue de la mission, a soumis à l’attention de sa hiérarchie un rapport de mission.

Le choix du site pour l’installation du premier parc agro-industriel est un processus qui a commencé lors du séminaire du Gouvernement à Zongo. Au cours de ce séminaire, dans sa présentation, le Ministre des Travaux Publics avait souligné le manque de rentabilité économique des investissements consentis sur la Nationale 1 à cause du niveau très faible du trafic à l’exception du tronçon Kinshasa-Matadi (dans un seul sens).

Parmi les recommandations, il était question de promouvoir des activités agricoles le long de la Nationale 1 y compris le développement des parcs agro-industriels tels que repris dans le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA).

À propos de Bukanga Lonzo, des équipes d’identification avaient été mises en place pour identifier les sites propices. Bukanga Lonzo a été ajouté après les analyses non-concluantes des sites de Nkundi (difficile d’accès), du Plateau de Bateke (manque d’eau et d’électricité) et Kimbinga (manque d’eau et d’électricité et loin d’un centre urbain important). C’est après l’identification du site que les experts sud-africains ont passé un mois sur le site pour analyser le sol et produire le business plan. (Dossier à suivre).

Raymond Befonda

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