40è anniversaire de la Sadc: Le nouveau Secrétaire général sera connu ce mercredi

La communauté de développement d’Afrique australe (SADC) célèbre ses 40 ans d’existance ce mercredi 23 Juin , en présidentiel, à Maputo (Mozambique).
A cet effet, les Ministres des Affaires étrangères de cette organisation intergouvernementale ont tenu une réunion le mardi 22 juin pour examiner le Rapport du jury ayant auditionné les deux candidats au poste de secrétaire exécutif de la SADC, et dégager un consensus sur la candidature à présenter, ce mercredi, aux chefs d’Etat et de Gouvernement. Si les Ministres ne sont pas parviennus à se mettre d’accord, le Sommet devra s’en charger.

Le Botswana ne veut rien lâcher
Comme aucun compromis n’a été trouvé entre la RDC et le Botswana, les deux pays ayant clairement, chacun, exprimé l’ambition de placer celui qui dirigera l’Administration de la SADC au cours de quatre prochaines années, ce sommet devra trancher. Soit contraindre un de ces derniers Etats à retirer sa candidature, soit convenir de la tenue de l’élection pour les départager. Cette dernière option sera une première dans l’histoire de la SADC. En effet, pour conforter la légitimité du secrétaire exécutif, les chefs d’Etat préfèrent privilégier le consensus autour d’une candidature à ce poste.

Un consensus pour départager Kinshasa et Gaborone
A l’étape actuelle, seul un consensus, une « procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote formel, afin d’éviter de faire apparaître les objections et les abstentions », doit intervenir.
En clair, il s’agira, à la SADC, d’une intense activité de négociation entre les 17 pays qui constituent cette organisation intergouvernementale sous régionale en vue de convenir du nom de son prochain secrétaire exécutif.

Un candidat de taille

La RDC aligne un candidat quasi idéal en la personne du polyglotte Faustin Lwanga. Ce professeur d’économie est un homme pétri d’impressionnantes qualités personnelles, il est un universitaire, et dispose d’une richissime expérience professionnelle en économie internationale (l’intégration régionale demeure au cœur de la SADC).
Ancien conseiller de M’zee Laurent Kabila et déniché par Félix Tshisekedi , il fait ses preuves en qualité de haut fonctionnaire à l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

Sauf qu’en diplomatie, les qualités individuelles du candidat ne constituent pas le facteur le plus déterminant dans le processus de décision collective. L’intelligence stratégique dans l’organisation et le fonctionnement de la diplomatie de l’Etat dont il est issu s’avère cruciale. C’est cependant là le talon d’Achilles de la conduite de la politique extérieure de la RDC.

Nul n’est prophète chez soi

Alors que Laurent Désiré Kabila accède au pouvoir en 1997 et qu’il est à la recherche des congolais outillés qui devraient l’accompagner dans sa nouvelle vision sur la Rdc, Nelson Mandela lui recommanda le nom d’un jeune professeur congolais venu du Japon comme conseiller en matière économique et financière en la personne de Faustin Lwanga, un originaire de la province du Maniema et mentor de Matata Ponyo.
Cependant, le candidat congolais est très peu connu dans la sous-région. Pourtant, c’est depuis le mois d’avril qu’il séjourne à Kinshasa, espérant bénéficier d’une campagne nationale de lobbying pour mobiliser la majorité des pays de la région à le soutenir. En vain ! Malheureusement. Nommé récemment Ambassadeur itinérant en charge du suivi des organisations internationales (un poste inédit), il n’a pas qualité de « plénipotentiaire ». Ça en dit long eu égard à l’enjeu. En dépit de cette nomination par ordonnance du Président de la République, il n’a pas (encore) été déployé à ce titre, par la diplomatie congolaise, dans la sous-région pour vendre son savoir-faire.

La veille de l’audition du candidat congolais, le 10 juin à Gaborone (Botswana, siège de la SADC), devant un jury composé des délégués de cinq pays (Angola, Tanzanie, Eswatini, Mozambique et Malawi), le Premier Ministre de la RDC a effectué une brève tournée de campagne auprès des chefs d’Etat du Botswana, du Malawi et de l’Eswatini. Le Président d’Angola aurait été « sensibilisé » en marge du dernier sommet de la CEEAC à Brazzaville. Quant à la Tanzanie, sa cheffe d’Etat aurait été en bute à « un agenda chargé ».

A en croire des sources au faîte du dossier, la visite au Bostwana n’aurait pas eu d’enjeu car, à l’instar de la RDC, ce pays maintient sa candidature à la tête de l’Administration de la SADC. Le Malawi s’est déjà officiellement rangé dernière le Botswana. L’Eswatini pareil. L’idéal serait d’intensifier cette campagne auprès de plus de dix autres pays de la SADC pour obtenir leur soutien à la RDC. Hélas !

L’histoire immédiate de la diplomatie congolaise convie à la prudence. Après le retrait, il y a quelques jours, de la candidature de la RDC à l’élection d’un siège de membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, il y a à craindre que Kinshasa en soit à nouveau astreinte à Maputo. La diplomatie congolaise devrait être repensée pour une réorganisation à l’optimal visant à développer de la cohérence entre la vision de rayonnement du pays et sa mise à œuvre au travers de pratiques conséquentes. Après avoir perdu, l’année dernière, faute d’un appui diplomatique de son pays, l’élection au poste de secrétaire technique de la ZLECAF (zone de libre-échange continentale africaine), le Prof Faustin Lwanga se maintient dans cette course à l’issue incertaine.

La présence du Chef de l’Etat congolais au sommet de Maputo pourrait constituer une arme non-négligeable dans cette bataille. Encore faut-il qu’une équipe de campagne soit mise en place pour l’accompagner dans la conquête de la victoire diplomatique. Ceci n’est pas encore le cas. Qui l’aurait cru ? Le doute reste permis.

Une grande opportunité pour la Rdc
La République Démocratique du Congo a tout intérêt à arracher ce poste aussi stratégique sur le plan économique et sécuritaire. L’élection du Professeur pourra constituer le retour du grand Congo dans le concert des nations , un pays sous continent au centre de l’Afrique et objet de toutes les convoitises causées par ses innombrables richesses.
Ceci nécessite l’implication des stratèges de la très haute sphère de la diplomatie congolaise qui doivent se mobiliser, examiner froidement et profondément cette problématique, et lever une option à assumer pleinement. La RDC n’a pas d’excuses à présenter car tous les moyens sont réunis pour faire passer le candidat idéal, Faustin Lwanga.
L’on espère que la présence du Chef de l’Etat et Président en exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi, à Maputo depuis la soirée du mardi 22 Juin, pourra constituer un atout majeur pour arracher ce poste.
Sam Nzita

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